Plus une chaise de libre ! Organisé par le Quartier Latin Jazz Club, le concert de Kyle Eastwood donné jeudi 24 avril en quintet à la Verrière des Cordeliers à Sainte-Colombe a fait le plein : 350 personnes étaient venues entendre Eastwood jouer du Eastwood.

Et c’est sans doute de là qu’est née l’émotion qui a accompagné ce concert : cet hommage du fils Kyle, musicien de Jazz à son père Clint, cinéaste, tout aussi fan d’une musique qu’il a fait découvrir à son fils au point d’en faire son métier, se traduisait dans les notes bleues. Et ce, en quintette avec quatre superbes musiciens qui accompagnent Kyle depuis de nombreuses années, parfaitement à l’unisson dans l’émotion.

Débutant avec « Four Blues » du saxophoniste Charlie Parker, ce concert a permis de voir défiler une (petite) partie de la filmographie de Clint Eastwood à travers une bande son alternant des œuvres célèbres gravées dans lnos mémoires, mais aussi d’autres, plus confidentielles, que l’on a redécouvertes à cette occasion, mais toutes brillamment arrangées par le quintet.

Le public eut ainsi droit à un véritable road movie musical ; du film « Impitoyable » à « La sanction », une musique signée » John Williams ; en passant par « Inspecteur Harry » et « Magnum Force » de Lalo Schiffrin ; sans oublier « Grand Torino » dont la musique été écrite à la fois par le fils et le père ; jusqu’à « Pour une poignée de dollar »…

« Le Bon, la Brute et le Truand  » sauce Kyle

Et bien évidemment le concert s’est terminé sur la bande son, sans doute la plus célèbre, celle de « Le Bon, la Brute et le Truand », de l’iconique Ennio Morricone, reconfiguré à la sauce Kyle Eastwood.

Des thèmes arrangés, transcendés par de longs et souvent époustouflants solos de chacun des musiciens de ce quintet particulièrement affûté, permettant de traduire avec fougue cette émotion si particulière que le jazz sait véhiculer à ce niveau d’intensité.

Qu’il s’agisse du pianiste Andrew McCormack à la verve et à la belle inspiration ; du saxophoniste Brandon Allen qui a gratifié le public de magnifiques envolées lyriques ; du trompettiste Quentin Collins, brillant, malgré quelques énervements perceptibles dûs à son qui ne semblait pas lui convenir ; et enfin du batteur Chris Higginbottom à la redoutable précision.

Bref, un concert qui se révéla une vraie déclaration d’amour filial et collectif au Jazz et au cinéma qui ne pouvait qu’enflammer le public présent en nombre…

Line-up-De gauche à droite : Andrew McCormack (piano) ; Kyle Eastwood (contrebasse/basse), Brandon Allen (saxophones), Chris Higginbottom (batterie) et Quentin Collins (trompette)

Photos Philippe Sassolas