Pour les commerçants présents lors de la cérémonie des vœux de la municipalité de Vienne salle du Manège, c’était, mercredi 8 janvier, la cerise sur le gâteau de la soirée. Thierry Kovacs a en effet annoncé lors de son discours avec les élus municipaux à ses côtés que la fréquentation du centre-ville de Vienne avait augmenté de 50 % en trois ans. Un chiffre pour le moins significatif.

Mais de quoi s’agit-il exactement ? Quelle est la fiabilité de ce chiffre ?

Via « My traffic »

Les chiffres sont en effet très précis, la hausse de la fréquentation du centre de Vienne est ainsi passé, selon le maire de 240 000 en 2022, à 366 000 visiteurs l’année dernière. Soit donc un hausse de près de 50 %.

Significative, donc, même si on peut penser qu’il ne s’agit pas que de consommateurs, mais aussi de touristes ou des visiteurs attirés par les animations diverses qui se déroulent tout au long de l’année.

Comment de tels chiffres peuvent-ils être fiables alors qu’il n’y plus d’octroi depuis longtemps aux entrées de la ville…

Modernisme et téléphones portables obligent, ces chiffres sont calculés à partir d’une application « My traffic » qui repose sur un certain nombre de capteurs situés en ville et qui, s’appuyant sur les smartphones des passants, calcule en permanence leur nombre.

Précisons tout de même, même si nous sommes suivis au mètre près que cela se déroule dans l’anonymat. En l’occurrence, il s’agit simplement de collationner un niveau de fréquentation.

Comment expliquer alors ce bond en avant ?

Valérie Bonzi, conseillère municipale chargée du commerce met d’abord en avant « la volonté permanente du conseil municipal de contribuer à l’animation commerciale de la ville ».

Et ce, explique-t-elle « en accompagnant Vienne Atout Commerce, mais aussi en octroyant des subventions à chaque demande des associations de commerçants, etc. »

La perte d’attractivité lyonnaise

S’y ajoute la montée en puissance de grands événements locaux, comme la Foire de Vienne qui a attiré en 2024, 69 600 visiteurs en deux jours, soit 27 % de plus qu’en 2023 ; voire encore, « Vienne Historique » ; ou les animations du 8 décembre ou encore, celles mises en œuvre à Noël, etc.

Mais il est fort probable qu’un autre phénomène joue parallèlement : le fait d’une diminution avérée de l’attractivité commerciale lyonnaise. Ainsi, de nombreux Viennois reconnaissent ne plus mettre les pieds à Lyon pour effectuer leur shopping, du fait des bouchons incessants avec la multiplication des travaux et les prix prohibitifs désormais des parkings souterrains lyonnais.

Un phénomène qui va s’accentuer encore avec, depuis le 1er janvier 2025, la création de la Zone à Faibles Emissions (ZFE) qui n’autorise plus que les voitures à vignettes Crit’Air 0,1 et 2, banissant les Crit’air 3.

Les Ecologistes qui sont à la tête de la Métropole et de la Ville de Lyon ont en effet une politique inverse à celle de Vienne en faisant tout pour rendre la Ville et la Métropole moins attractives pour les automobilistes.

Et c ce sont donc, à l’instar d’ailleurs de Bourgoin-Jallieu ou de Villefranche, les communes de la périphérie qui en profitent, et donc Vienne.

D’autant que Vienne recèle un atout supplémentaire dans sa manche : son centre historique riche de monuments et son riche réseau de commerces, au nombre de 500, fort diversifiés car composés à la fois de grandes franchises nationales et de magasins indépendants.

Valérie Bonzi le rappelle : « nous proposons aux visiteurs qui se déplacent pour faire leur shopping à Vienne pas moins de 400 marques différentes… »

Et d’ajouter : « si un certain nombre de Viennois se plaignent des travaux actuels ou de la difficultés de stationner, ce n’est pas le cas des Lyonnaises et des Lyonnais qui, de plus en plus nombreux se rendent à Vienne et qui trouvent la ville facile d’accès, à visage humain et apaisée ! Ils me le disent. »

Que disent les commerçants ? A suivre…

L’autre question qui se pose est de savoir si du côté des commerçants viennois, la perception est la même. Pas sûr du tout que ces + 50 % de visiteurs supplémentaires se traduisent directement dans les chiffres d’affaires, car ces trois dernières années, il y a eu l’inflation, de nouveaux modes de consommation, puis des temps plus difficiles actuellement pour le commerce avec la période incertaine politique et économique que nous vivons ; même si cette hausse permet pour un certain nombre de commerces, de conserver la tête hors de l’eau, voire même permettre de nouvelles ouvertures. Ce sera l’objet d’un prochain article. A suivre…