Cécile Michel, la candidate investie par le Nouveau Front Populaire est, depuis son investiture, en campagne du matin au soir. Cette femme de 42 ans issue du milieu associatif est accompagnée, explique-t-elle d’une équipe d’une centaine de militants. Cette conseillère municipale d’opposition à Condrieu et vice-présidente du groupe des Ecologistes au Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, épouse d’un maraîcher et mère de trois enfants de 17, 14 et 5 ans explique que « c’est aussi pour eux que je me suis lancé dans cette bataille électorale ». Interview.

Comment vivez-vous cette campagne électorale soudaine et qui ne ressemble à aucune autre ?

Cécile Michel- La première chose que j’ai pu constater est depuis le début de la campagne, un élan incroyable de gens qui viennent vers nous. Beaucoup nous font part de leur crainte de voir l’extrême-droite arriver au pouvoir.
Par exemple, ce matin, j’étais au marché de Pont-Evêque, puis à la sortie de l’usine Calor au changement d’équipe ; puis ensuite à Chasse-sur-Rhône. Nous sommes une centaine de personnes émanant des quatre partis composant le Nouveau Front Populaire à être présentes du matin au soir sur le terrain.

Où avez-vous installé votre siège de campagne ?

Nous nous sommes installé au siège du Parti Socialiste, rue Pipet à Vienne.

Pourtant, le démarrage de la campagne a été quelque peu chaotique, avec l’investiture d’Adrien Quatennens, d’abord, l’éviction des investitures de responsables historiques de LFI…?

Effectivement, cette situation n’était pas idéale, mais rien n’est idéal dans cette campagne. Ce que je constate est qu’il y a une qualité de dialogue existant depuis longtemps entre les différents groupes composant le Nouveau Front Populaire et que ça nous permet d’avancer.
Adrien Quatennes a retiré sa candidature pour que le démarrage de la campagne soit à la hauteur des attentes et les remous internes à LFI sont peu de choses par rapport à ce qui se passe chez les LR, à Renaissance ou encore à Reconquête. Ça n’a provoqué aucune démobilisation. On avance, nous regardons devant nous, vers la victoire…

Quelles thématiques privilégiez-vous sur le terrain ?

Je privilégie le fruit de mon parcours, de mes engagements. J’évoque d’abord la question des services publics de proximité et en ce qui concerne notamment la circonscription, le projet de RER à la Lyonnaise. Avec nous au gouvernement, le projet sera accéléré.
J’évoque aussi l’école : nous voulons une école inclusive, ainsi qu’une remise à plat du service public de santé, soumis à rude épreuve.

J’insiste sur la place de la jeunesse dans le cadre notamment de la lutte dans les discrimination. Il faut lui donner la possibilité de prendre des responsabilités dans le souci du collectif. Tout mon parcours va dans ce sens.
La jeunesse d’aujourd’hui est fort préoccupée par ces tendances du rejet de l’autre.
Mes enfants m’ont dit leur fierté de voir leur maman s’engager. C’est pour eux aussi que je me bats.

Et la question du pouvoir d’achat ?

L’accroissement du pouvoir d’achat des Français constitue bien sûr une partie importante de notre programme. C’est la raison pour laquelle nous avons inscrit dans ce programme le passage du Smic à 1 600 euros en soutien à notre tissu économique de proximité.

Si vous étiez élue, quelle est la première mesure que vous souhaiteriez voir adoptée par l’assemblée nationale ?

Pour commencer, ce serait l’abrogation de la réforme des retraites qui a cassé notre pays. Elle sera enclenchée dans les cent jours de notre arrivée au pouvoir.

Nous aurons ensuite deux ans devant nous pour remettre d’équerre nos services publics.

Vos adversaires assurent que, avec votre programme, vous allez plomber les comptes de notre pays qui ne sont déjà pas au mieux de leur forme..?

Nous avons estimé le coût de notre programme à 110 milliards d’euros par an. C’est confirmé par des économistes de renom tels qu’Esther Duflo, prix Nobel d’économie ou Thomas Piketty.

Comment les financez-vous ?

Les recette proviendront notamment du retour de l’ISF, de la création d’un ISF climatique : il s’agit de demander aux plus riches de participer à la solidarité nationale. Il y a aura aussi un réalignement du barème de l’impôt sur le revenu pour plus de justice fiscale.

Supposons que vous ne soyez pas qualifiée pour le 2ème tour et que l’on retrouve face à face, soit les Macronistes, soit le candidat LR, face au RN. quelle consigne de vote donneriez-vous ?

J’appellerais à voter pour ce qui fait démocratie dans notre pays. Je suis persuadée que le RN n’a pas de réserves de voix par rapport au vote qui s’est exprimé lors des élections européennes qui était un vote de colère et de ras-le-bol à l’égard de Macron. Je suis persuadée que beaucoup d’électeurs vont voter pour l’alternative que nous proposons. L’élan est vraiment là…

Pour terminer, y aura il un meeting public, lors de la dernière et deuxième semaine de campagne pour le premier tour ?

Oui, il se déroulera le 26 juin à 19 heures à la salle familiale de Gemens. Il y ara des prises de parole politiques et de la société civile. Nous voulons en faire une véritable fête populaire !