En décrivant les six candidat(e)s en lice pour le premier tour des législatives au sein de la 8ème circonscription de l’Isère, nous l’avions surnommée « la candidate mystère » (voir ci-dessous). Elle n’affichait en effet aucun parti. A la préfecture de l’Isère sa candidature est estampillée « divers »…
mais ça y est : le voile est désormais levé, on sait pour qui milite Aurore Galves, une Viennoise de 33 ans, professeure d’économie en Chambre de Commerce : le bitcoin.
« Ça été une impulsion soudaine. Quand j’ai appris la dissolution de l’assemblée nationale, je me suis dit : il faut que je participe à cette élection. C’est d’ailleurs assez simple de s’inscrire. Il suffit de remplir les formulaires à la préfecture à Grenoble et de présenter une carte d’identité », raconte-t-elle.
Pourquoi cette candidature : « Je l’ai faite en mon nom et au nom de la communauté des bitcoiners au nombre de plusieurs milliers en France ; et ce, pour défendre le bitcoin. »
Mais en quoi le bitcoin, cette cryptomonnaie peut-elle avoir un caractère politique ?
« Nous pensons qu’il vaut mieux voter pour des idées que pour des coalitions. Nous voulons amener le bitcoin sur le terrain politique où il ne figure pas », lance-elle d’abord.
« D’abord, il faut savoir que le bitcoin reste l’un des rares espaces de liberté qui nous reste. Sa détention obéit au pseudonymat », explique Aurore Galves.
Et d’ajouter : « Or, un certain nombre de politiques veulent, notamment au niveau européen, que l’anonymat disparaisse au niveau du bitcoin. »
Pour elle, en outre, « Beaucoup trop de lois encadrent les cryptomonnaies. »
De même contrairement à l’image que l’on peut en avoir, elle estime que favoriser les cryptomonnaies constitue aussi une démarche écologique : « tous ceux qui fabriquent des bitcoins utilisent, soit des sources d’énergie verte, soit des excédents non utilisés d’énergie. Le fait de développer les bitcoins est une incitation au développement des énergies renouvelables. » Pas sûr que les Ecologistes soient d’accord avec cette affirmation…
Enfin, Aurore Galves entend faire campagne, notamment sur les réseaux sociaux, mais pas que. Elle va imprimer une profession de foi aux tonalités orange, couleur du bitcoin, et fera avec son équipe, le tour des bureaux de vote au matin du 30 juin, lors du 1er tour, pour déposer des bulletins de vote.
Et apparemment cette Viennoise est la seule en France sur 577 circonscriptions à se présenter aux législatives pour défendre la cause du bitcoin…