Il ne va pas falloir traîner : plus que quatre jours. Le dépôt des candidatures pour les prochaines législatives surprise des 30 juin et 7 juillet doivent être déposées au plus tard dimanche 16 juin. Tout ce que l’on sait pour l’heure est que la députée sortante Caroline Abadie a bien l’intention de se représenter et de conserver son siège. C’est ce qu’elle annonce à vivre-vienne. Une autre certitude : Adrien Rubagotti (Reconquête) ne se présentera pas. Et une supputation : qui pour représenter le « Front Populaire » : Erwann Binet ?

Les partis ou coalitions en lice pour ces législatives dont le 1er tour est programmé le 30 juin et le second le 7 juillet vont devoir annoncer rapidement leurs candidats.

On ne connaît qu’une candidature affichée pour l’heure, celle de Caroline Abadie, la députée sortante qui va se représenter pour la 3ème fois.

« Je brigue un nouveau mandat. Pourtant je me suis interrogée si j’allais repartir pour vivre une assemblée nationale aussi brutale que celle que j’ai vécue depuis 2022. Mais je me suis décidée car je ne veux pas laisser ce siège au Rassemblement National », explique Caroline Abadie.

Et d’ajouter : « cela fait sept ans qu’à l’assemblée nationale je partage des valeurs avec de nombreux collègues qu’ils proviennent des rangs des socialistes ou de la droite républicaine, nous nous retrouvons sur l’essentiel. Je veux me battre pour ces valeurs »

Elle trouve que cette dissolution surprise « va finalement permettre de clarifier le jeu politique et se révéler utile. »

Dimanche dernier, la candidate Renaissance Valérie Hayer a totalisé à Vienne 12,92 % des voix, en perte de 9 points par rapport aux dernières élections européennes. Et il faut savoir que la barre pour se maintenir au 2ème tour est de 12,50 % des suffrages. Cette 3ème élection sera sans doute la plus difficile pour la députée sortante.

Au RN ?

Il y aura bien un représentant du Rassemblement National. Ce parti n’a pourtant que réalisé 25 % des voix à Vienne contre près de 32 % au plan national, plus dans les communes avoisinantes. Reste à savoir qui, car ce parti est très discret sur la 8ème circonscription en dehors des périodes électorales ?

Adrien Rubagotti, son dernier élu en date (au conseil municipal de Vienne) est passé à Reconquête. Il n‘entend pas se représenter pour ce parti et veut se consacrer à son mandat local. Il souhaite une alliance RN/Reconquête, mais celle-ci n’aura pas lieu, on le sait désormais.

Il y aura c’est sûr un candidat du RN : Jordan Bardella est notamment arrivé en tête dans toutes les communes des cantons de Vienne 1 et Vienne 2. Qui , alors ?

A Gauche : Erwann Binet ?

Quel sera le candidat du Front Populaire auquel a adhéré d’emblée le leader de la gauche à Vienne, l’ancien député Erwann Binet.

Il apparaît comme le candidat naturel à gauche pour ces législatives. Mais le choix ultime ne dépendra pas du plan local, mais des logiques d’appareils puisque le candidat pour chaque circonscription sera le fruit d’un accord entre les quatre partis de ce Front Populaire : le PS, LFI, les Verts et le PC.

Ce qui est en tout cas frappant à Vienne c’est le score de la gauche et notamment de Raphaël Glucksmann pour Place Publique et le PS, qui arrive en seconde positon à Vienne avec 15,51 % soit 8 points de plus qu’en 2019). Idem pour LFI de Manon Aubry qui avec 14,96 % fait 8 points de plus qu’en 2019 également. Ce qui est apte à motiver le candidat de la gauche, quel qu’il soit.

Qui à LR ?

Reste enfin à connaître qui sera le candidat LR à Vienne, un parti en cours d’implosion, à la suite des déclarations d’Eric Ciotti.

Qui partira après les défaites successives lors des législatives précédentes de Maryline Sylvestre et de Jean-Claude Lasalle, d’autant que François-Xavier Bellamy n’a pas dépassé la barre des 10 % à Vienne aux Européennes : il a perdu cinq points par rapport à 2019 (8,17 % contre 13,25 % en 2019), dans une ville pourtant fortement ancrée à droite localement, via son maire LR, Thierry Kovacs.

Dans les circonstances actuelles la tâche pour ravir le siège de député de la 8ème circonscription paraît une gageure pour la droite !

On l’aura compris : beaucoup d’incertitudes planent encore sur cette élection surprise.

Seule certitude pour l’heure, il ne faut pas dupliquer le score des Européennes sur celui à venir des Législatives.

Il ne faut pas oublier les spécificités de ces élections qui sont organisées selon le mode de scrutin majoritaire à deux tours par circonscription dont on sait qu’elles favorisent les élus et les partis déjà en place, et surtout les candidats susceptibles de contracter des alliances dès le 1er tour ou lors du second, pour pouvoir dépasser la barre fatidique des 12,50 % au 2ème tour…

Photo : la députée sortante Caroline Abadie sur les bancs de l’assemblée nationale.