Il n’y a plus désormais de pharmacie dans le centre-ville de Pont-Evêque, 6 450 habitants, selon le tout dernier recensement. La seule qui subsiste est située sur une zone commerciale. Pas pratique pour les habitants habitant le cœur de la commune…
Et pourtant les efforts n’ont pas manqué pour permettre le maintien de la pharmacie Cochet au centre de la commune qui a baissé le rideau le 16 juin dernier.
« On a tout essayé, on a fait intervenir les trois sénateurs de l’Isère, la députée, remis un courrier en main propre du ministre de la santé, pris un avocat, malheureusement sans succès », déplore Martine Faïta, maire de Pont-Evêque.
Mieux même, avec l’appui de la municipalité, un collectif d’habitants avait lancé une pétition pour le maintien de cette pharmacie.
Située près de la mairie, au n°100 de la Montée Lucien Magnat, cette pharmacie donc désormais fermée avait été placée en redressement judiciaire.
Son sort était donc dans les mains du tribunal de commerce de Vienne.
Seul problème : le propriétaire de l’autre pharmacie épiscopontaine, qui, elle, est installée au sein du centre commercial, rue Louis Leydier a, lui aussi, fait acte de candidature pour la reprise de cette deuxième pharmacie proposant un tarif alléchant. C’était même la plus importante de toutes les propositions. Ce qui a amené le tribunal de commerce de Vienne à le choisir.
Seul gros hic : ce pharmacien a candidaté, non pas pour détenir une deuxième pharmacie dans la commune qui ne compte que deux officines, mais de facto pour la fermer, puisqu’il n’a pas demandé dans la foulée le renouvellement de la licence à l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour faire disparaître en fait toute concurrence.
D’où une pétition qui a déjà obtenu plus d’un d’un millier de signatures.
Or, le 7 février dernier, l’Agence Régionale de Santé a confirmé l’impossibilité de rouvrir cette officine à Pont-Évêque suite à cette fermeture.
Selon l’ARS, “la commune ne remplit pas, à l’heure actuelle, le seuil de population prévu par la loi autorisant une deuxième pharmacie”.
Il faut en effet sur le papier 7 000 habitants pour qu’une commune puisse bénéficier de deux pharmacies. Or, la population de la commune qui s’approche des 7 000 ne cesse de croître, ce qui pour Martine Faïta est rageant.
La licence, indispensable pour exploiter une pharmacie a donc de facto été annulée.
Une décision définitive qui mécontente fort la population.
D’autant que pendant des années, l’ARS ne voyait pas d’inconvénients à ce qu’il existe deux pharmacies à Pont-Evêque…
Les professionnels craignent actuellement que ne se créent des déserts pharmaceutiques dans l’Hexagone. Pas sûr que la décision prise cette fois-ci par l’ARS aille dans le bon sens, d’autant qu’une pharmacienne était prête à faire acte de candidature pour la reprise de la pharmacie Cochet, mais sans licence, impossible… Rageant, là encore !