C’est la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO Auvergne-Rhône-Alpes) qui alerte et lance une campagne.
Hirondelles, martinets, moineaux… ces espèces sont connues de tous car relativement proches des humains. On les croise très souvent dans nos villes et villages, là où elles trouvent des endroits pour nicher. En effet, ces espèces liées au bâti utilisent les anfractuosités des bâtiments, les creux dans les murs, les avancés de toit, ou encore les angles des fenêtres pour construire leurs nids.
Ces espèces profitent aussi de la nourriture à proximité, accessible dans les parcs et jardins privés ou publics, et dans les terrains agricoles alentours : graines, fruits et insectes sont au menu en fonction de la saison et de la disponibilité des ressources.
Mais voilà, les ressources diminuent… Et les lieux de nidification aussi !
Si l’on s’arrête sur trois espèces connues de nos villes et villages, les chiffres données par la LPO sont inquiétants : le nombre de Serin cini, au chant grésillant typique a chuté de 40 % en Auvergne-Rhône-Alpes ; le Verdier d’Europe, star des mangeoires, de – 31,3 % et le Martinet noir, emblème de l’été de – 37 %.
Pourquoi ce déclin ?
Pour la LPO, la rénovation des bâtiments est l’une des causes majeures du déclin de ces oiseaux. Devenus lisses, les murs ne peuvent plus accueillir de nids, rebouchées/isolées/aménagées, les combles deviennent inaccessibles, et c’est sans compter sur la destruction des nids (illégale pour les espèces protégées comme les hirondelles et le martinet !) présents notamment sous les avancées de toit…
Le bâti agricole ancien est quant à lui détruit ou rénové par l’expansion urbaine et résidentielle progressive.
Enfin, les nouveaux bâtiments sont conçus sans prise en compte de la biodiversité. Ainsi, même le moineau domestique, pourtant peu exigeant, ne trouve plus sa place.
De même, toujours selon la LPO, produits phytosanitaires, pelouses tondues très court et trop souvent, pollutions en tout genre… limitent la nourriture disponible, autant en quantité qu’en diversité. La flore sauvage indigène régresse alors qu’est à la base du régime alimentaire des oiseaux : graines, fruits, insectes associés.
Les observations montrent également que certaines espèces autrefois présentent un peu partout, y compris en milieu agricole, ne semblent trouver refuge plus que dans les milieux urbains et périurbains. Cela ne signifie pas qu’elles y sont plus nombreuses.
Quelles solutions ?
Pour contribuer à enrayer le déclin de ces oiseaux de notre quotidien, la LPO donne quelques conseils :
Pour les élus et les entreprises : prendre en compte les oiseaux lors des travaux ; favoriser les zones d’accueil de la biodiversité
Pour les Isérois : prendre en compte les oiseaux lors des travaux ; ne pas utiliser de pesticides et d’intrants chimiques ; laisser des espaces « peu entretenus », ne pas tondre / débroussailler partout ; planter des arbres et arbustes indigènes : fleurs, fruits et insectes associés sont autant de nourriture pour les oiseaux ; élaguer les arbres et entretenir les haies en hiver, éviter la période de mars à septembre et installer des nichoirs de manière judicieuse s’il l’offre est trop faible.
Par exemple, la mésange charbonnière est territoriale, cela signifie que les couples ne tolèrent pas leurs voisins. Il est donc inutile d’installer 5 nichoirs sur 300 m², ils ne seront pas occupés. 2 à 3 nichoirs à mésange suffisent pour un jardin de 800 m²
Ce projet de la LPO est soutenu financièrement par la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Photo de tête : le nombre de martinets noirs en chute de 37 % (© Guy Bourderionnet) ; ci-dessous, le Verdier d’Europe.