Ça commence fort : “L’établissement connaît des faiblesses dont certaines ne sont pas sans conséquences sur la sécurité de l’établissement et le fonctionnement de l’activité”. Ainsi débute le rapport qu’a consacré la Chambre régionale des comptes d’Auvergne-Rhône-Alpes à l’hôpital Lucien Hussel de Vienne, daté de mars 2022. Un rapport qui concerne les exercices de l’hôpital à partir de 2013. Les deux Ephad dépendant de l’hôpital, à Vienne et Chasse-sur-Rhône, ont également fait l’objet d’un rapport connexe des magistrats.
Rappelons que le rôle de la Cour des Comptes est de vérifier l’emploi des fonds publics et de mettre en évidence les manquements ou non. Elle a donc pour but d’alerter à la fois les pouvoirs publics et les citoyens lorsqu’un mauvais usage est fait des fonds publics.
Qu’en est-il donc de l’hôpital Lucien Hussel de Vienne, doté, rappelle la Cour , de 731 lits et places.
La vétusté de certains bâtiment est d’abord mise en cause : “Le centre hospitalier occupe des bâtiments disparates dont certains sont particulièrement vétustes, nécessitant des mises en conformité coûteuses à réaliser”, décrit le rapport. Et d’ajouter : “La question d’une restructuration doit être posée pour améliorer le fonctionnement des services et le confort des patients, mais surtout remédier aux risques en matière de sécurité.”
Autre faiblesse constatée par la Cour des Comptes, côté personnel : “S’agissant des ressources humaines, le centre hospitalier fait face à une nette dégradation de l’absentéisme et à une difficulté récurrente pour recruter des personnels soignants, du fait de la proximité des Hospices Civils de Lyon, plus attractifs”. Une situation dont l’hôpital viennois ne s’est d’ailleurs jamais caché dans ses communiqués.
Une des solutions mises en avant est relevée par le rapport, concernant le corps médical : “Le recours aux mises à disposition en provenance des Hospices civils de Lyon et aux cliniciens hospitaliers a également permis de limiter les difficultés : mais ces solutions n’ont pas été suffisantes pour éviter la fermeture temporaire de lits, voire de services”, constatent les rapporteurs.
“Mauvais état des bâtiments”
Bref, toujours selon le rapport, “le mauvais état des bâtiments et le nombre significatifs de postes vacants conduisent à affaiblir l’attractivité du centre hospitalier, concurrencé par la proximité des Hospices Civils de Lyon et par des établissements privés de son territoire.
Et côté finances : “Les produits de l’activité ont progressé, mais depuis 2017 à un rythme inférieur à celui des charges d’exploitation…Le taux d’endettement s’est nettement détérioré entre 2016 et 2019…L’année 2020 a permis d’infléchir légèrement cette tendance, mais la situaiton du centre hospitalier reste préoccupante…”
Au final, pour les rapporteurs : “Face à cette situation, il est nécessaire que le centre hospitalier définisse un projet d’établissement d’ensemble et finalise le schéma directeur architectural pour arbitrer le devenir des bâtiments.”
“Des carences”
Enfin le rapport concernant les EHPAD, un satisfecit concernant leur gestion est donné par les magistrats ; un point est cependant mis en évidence “des lacunes sont constatées sur l’organisation du suivi de la santé des résidents : ces carences s’expliquent par l’absence d’une individualisation des prises en charge des résidents et par un faible suivi des indicateurs d’activité, par ailleurs peu nombreux.”
Pour la Cour, “La conclusion à brève échéance des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens pour les deux EHPAD doit constituer une opportunité pour relancer une démarche continue d’évaluation de la qualité au-delà des seules évaluations externes et ponctuelles.”
Photo : l’EHPAD de l’hôpital de Vienne