En dix-neuf ans, les populations d’oiseaux communs ont diminué de près de 5 % en Isère et par ailleurs sur l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes. C’est particulièrement le cas des espèces des milieux agricoles et des villes et villages, qui ont diminué de près de 15 % pendant cette période.
Ces résultats sont issus d’un programme de sciences participatives de suivi des populations des oiseaux communs faisant intervenir plusieurs centaines de bénévoles chaque année dans la région. Ce programme est coordonné depuis 2001 par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) Auvergne-Rhône-Alpes, avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la DREAL. Au niveau national, ce suivi est organisé par le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
En Isère, à l’instar des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont plus de 300 personnes qui suivent, chaque printemps, aux mêmes endroits, les populations d’oiseaux communs.
Avec plus de 600 000 oiseaux comptés depuis le début du suivi, il est ainsi possible d’évaluer les tendances d’évolution des populations d’oiseaux de notre région.
75 espèces communes de la région peuvent alors être analysées, et regroupées en quatre catégories : les espèces forestières, les espèces des milieux agricoles, les espèces des villes et villages et les espèces généralistes qui occupent l’ensemble des habitats cités précédemment.
Les résultats montrent une diminution de 15 % depuis 2002 des espèces des milieux agricoles et des villes et villages. Les espèces généralistes (+ 3 %) et forestières (+ 1,4 %) se portent un peu mieux, mais les résultats en baisse de certaines espèces de ces groupes restent inquiétants pour les années à venir.
La LPO cite des exemples de tendances pour quelques espèces :
- le Coucou gris a diminué de 25 % depuis 2002
- l’Alouette des champs a diminué de 16 % depuis 2002
- le Pinson des arbres a diminué de 9 % depuis 2002
- la Mésange charbonnière a diminué de 12 % depuis 2002
- le Merle noir a augmenté de 7 % depuis 2002
- le Rougegorge familier a augmenté de 13 % depuis 2002
Pour la LPO, “ ce déclin majeur a de nombreuses causes liées aux activités actuelles de notre société, notamment :
- la création de paysages homogènes et artificialisés qui empêchent la nature de se développer,
- l’utilisation de produits phytosanitaires dans les jardins ou l’agriculture,
- la disparition des milieux naturels qui laisse la place à une forte urbanisation.
Ces différentes causes induisent une forte diminution de la ressource alimentaire et des zones d’habitats nécessaires au cycle de vie des oiseaux.”
Et de lancer ; “ Il est donc urgent d’agir pour réduire le déclin de la biodiversité.”
Photo: Mésange charbonnière.