C’est désormais la carte la plus scrutée par les Français : c’est elle, déclinée département par département, qui présidera à l’importance du déconfinement avec ses trois couleurs, rouge, orange et vert.
Dans les département en rouge, le déconfinement sera strict ; en vert, il sera plus souple : en matière scolaire, avec la possibilité de réouverture des parcs et jardins, avec la possibilité d’organisation des petits manifestations culturelles.
On sait que celle de l’Isère est en orange, à l’instar de la totalité des départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes ; et ce, malgré les grandes disparités entre départements. La situation du Cantal et même de l’Isère n’a rien à voir avec celle du Rhône, de très loin le département le plus touché.
Qu’en est-il justement de l’Isère ? En ce qui concerne le premier critère, celui de l’activité virale, de sa circulation, qui prend en compte la part des patients qui se rendent aux urgences suite à une suspicion de Covid-19, la situation est plutôt bonne.
Dans l’Isère, ce pourcentage est au vert car inférieur à 6 %.
Là où ça coince
Là où ça coince, c’est pour le deuxième critère pris en compte : celui du niveau de saturation des services de réanimation des hôpitaux. Ce n’est pas la saturation, mais la situation est encore fort chargée avec 60 à 80 % des lits de réanimation actuellement occupés par des patients victimes du Covid-19.
Sachant qu’un seul critère dans le rouge empêche le basculement dans la bonne couleur, il s’agit de savoir si ce taux baissera d’ici le 7 mars. Tout l’enjeu est là.
Comme on le voit sur le graphique ci-dessous, en ce qui concerne ce critère du taux de lits de réanimation occupé, l’Isère est désormais en dessous de la moyenne régionale qui est de 66 %.
Lits de réanimation occupés selon les départements
Si la baisse actuellement constatée ces derniers jours concernant ce critère, l’Isère pourrait donc retomber dans le vert.
A cet égard, l’Isère est située bien en dessous du département du Rhône où le taux d’hospitalisation est quatre fois plus important, avec une mortalité trois fois supérieure à celle de l’Isère.
Des réalités très différentes, donc, mais pourtant la même couleur.
Cette situation sera-t-elle réévaluée le 7 mai ? Difficile à assurer à ce jour, tout dépendra de l’évolution qui sera constatée ces prochains jours, mais en tout cas possible.
Avec un bémol, néanmoins : un troisième critère entrera alors en ligne de compte : la capacité en matière de tests. Ils devront être massifs pour que le déconfinement soit réussi. Et pour l’heure nous n’avons aucune indication sur le niveau dont bénéficiera ce troisième critére…
Poursuite du recul de l’épidémie dans la Région
Pour le reste, plus globalement, les indicateurs de surveillance du Covid-19 témoignaient hier vendredi 1er mai de la poursuite du recul de l’épidémie cette fois sur l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes, selon Santé Publique France.
Le site du gouvernement affichait vendredi 1er mai 2 470 hospitalisations (soit un recul de 19 patients), un total de 359 patients en réanimation, 5 129 retours à domicile (+ 87) et 1 346 décès survenus depuis le début de l’épidémie, soit 15 de plus que la veille.
Une poursuite lente, mais régulière qui devrait normalement, si le confinement est toujours bien respecté, se poursuivre jusqu’au 11 mai.
Après, à partir du 11 mai, d’après les épidémiologistes, les courbes vont à nouveau s’inverser, avec à nouveau, une remontée probable des hospitalisations. Il faudra les contenir : tout le pari du déconfinement est là…