À la mi-avril, les busards cendrés reviennent d’Afrique pour venir se reproduire en Auvergne-Rhône-Alpes et plus particulièrement en Isère. Et encore plus particulièrement en plaine de Bièvre, le bastion de l’espèce.

Ces rapaces qui nichent au sol, dans des champs de céréales et les zones humides, sont menacés par les travaux agricoles qui ont lieu avant l’envol des jeunes.

Depuis plus de trente ans, les agriculteurs et la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) agissent ensemble en faveur des busards cendrés.

Chaque année, avec l’aide des agriculteurs, bénévoles et salariés parcourent ainsi la campagne pour repérer les nids et les protéger des destructions.

Cette année et pour la première fois, une prospection régionale est organisée les 1er et 2 juin. En Isère, elle se déroulera à Saint-Hilaire-de-la-Côte

Alors que la plupart des rapaces, espèces protégées, nichent en hauteur, le Busard cendré a pour spécificité de nicher au sol.

La raréfaction des espaces naturels a encouragé l’espèce à coloniser les espaces cultivés où les moissons et les fauches constituent un grand danger pour les poussins qui se font happer par les engins avant d’avoir pu prendre leur envol.

Et problème : aujourd’hui, 80 % des nids sont localisés dans des cultures.

Avec moins de 4 000 couples, environ 30 % de la population européenne, la France a un rôle primordial à jouer dans la conservation de cette espèce.

L’enquête issue de l’observatoire des rapaces de France, constate un déclin sensible en France. Dans le département de l’Isère, la situation est très critique et, en vingt ans, la population a diminué de 60 %. En cause, la disparition de milieux favorables à sa reproduction et des ressources alimentaires, le dérangement, le braconnage, et des conditions d’hivernage qui se détériorent…

La population de Busards cendrés d’Auvergne-Rhône-Alpes est la deuxième plus importante de France.

Classée parmi les espèces vulnérables dans la liste rouge des oiseaux nicheurs d’Auvergne, la population de ce rapace ne peut se maintenir que par  la mise en place d’actions de conservation.

On estime que sans ces actions, l’espèce disparaîtrait de France en moins de deux décennies. Depuis 1980, ce sont plus de 1 200 jeunes qui ont été sauvés par l’action des protecteurs

Chaque année, de mai à juillet, des bénévoles et des salariés prospectent les zones de cultures, parcourent les chemins afin de localiser les nids. Les agriculteurs des parcelles concernées sont alors contactés afin de donner leur accord pour la protection du nid.

En effet, si le passage de la machine est prévu avant l’envol des jeunes, la nichée sera installée dans une cage grillagée à l’abri des prédateurs terrestres, ou alors entourée d’un filet électrifié d’un périmètre assez grand autour du nid, permettant à l’agriculteur de contourner l’espace concerné et de récolter son champs.

Les parents pourront continuer à s’occuper de la nichée dans l’espace qui leur est réservé jusqu’à l’envol des jeunes.

L’année dernière en Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont 179 nids qui ont été suivis et qui ont produit 295 jeunes à l’envol, dont 186 grâce aux actions de protection de la LPO.

Ainsi, les journées du 1er et 2 juin auront pour but de mobiliser un maximum de bénévoles à la recherche des couples reproducteurs et de sensibiliser le public sur la problématique du Busard cendré et plus globalement sur la disparition des espèces sauvages des milieux agricoles.

La LPO donne rendez-vous les 1er et 2 juin à 9 h à Saint-Hilaire-de-la-Côte pour partir à la recherche du Busard cendré en plaine de Bièvre.

Plusieurs groupes seront formés pour réaliser des points d’observations de 3 à 4 h dans les milieux favorables à l’espèce.

Sortie gratuite et ouverte à tous.
Inscription obligatoire auprès de Félix Thévenet :
felix.thevenet@lpo.fr ou 06 46 85 83 91