La LPO Isère adresse un recours gracieux au Préfet et demande l’annulation d’un arrêté permettant l’ouverture de la chasse dés cet été.
Le 7 juin 2018, un arrêté préfectoral autorisait en effet dans le Département l’ouverture anticipée de la chasse en battue du sanglier à partir du 1er juillet 2018, puis à partir du 1er juin 2019.
Le champ d’activité de la LPO ne concerne pas en effet que les oiseaux, mais a « pour objet d’agir pour l’oiseau, la faune sauvage, la nature et l’Homme et lutter contre le déclin de la biodiversité par la connaissance, la protection, l’éducation et la mobilisation en Isère. »
Pour elle, « cette ouverture anticipée fait largement débat dans l’opinion publique ».
Par ce courrier, la LPO Isère émet plusieurs requêtes :
- l’annulation de l’arrêté qui fixe l’ouverture de la chasse en battue du sanglier à compter du 1er juillet 2018, puis du 1er juin 2019, jusqu’à l’ouverture générale de la chasse ;
- l’annulation de l’arrêté qui fixe les dates d’ouverture de la chasse de la caille des blés, de la tourterelle des bois et de l’alouette des champs, sans prévoir de prescriptions particulières destinées à garantir la conservation de ces espèces,
- l’annulation de l’arrêté qui autorise la chasse du renard à l’occasion des arrêtés autorisant la chasse anticipée du chevreuil et du sanglier.
Pour quels motifs ? D’abord parce que « la chasse en battue, bien plus que les autres modes de chasse au sanglier, à l’approche et à l’affût, constitue le mode de chasse le plus perturbateur pour la faune sauvage car la battue est non sélective (rabatteurs, chiens courants) et cause donc un dérangement général pour la faune sauvage. »
Elle pense également que « ce mode de chasse mettra de ce fait en péril la reproduction de la faune sauvage : c’est en effet pour un très grand nombre d’espèces chassables ou protégées la période particulièrement cruciale de reproduction, de nourrissage ou d’émancipation des jeunes de l’année. »
Elle s’appuie enfin sur la récente loi du 8 août 2016 relative à la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages qui renforce le principe de précaution…
Reste à savoir si le préfet de l’Isère prendra ou non en compte la requête des défenseurs de la biodiversité. Qui l’emportera ? Les chasseurs ou les défenseurs de l’environnement ?