Des policiers ont été en ce matin du samedi 28 septembre un temps obligés de s’interposer entre deux groupes d’une quarantaine de personnes réunies devant le Palais de Justice de Vienne : des membres du RN et de l’UDR d’un côté et d’un autre côté, les antifas, « les citoyens antifascistes » viennois.
En présence notamment de Hanane Mansouri, la nouvelle députée UDR (Union des Droites pour la République), le nouveau parti d’Eric Ciotti allié au RN de la 8ème circonscription de l’Isère et d’Adrien Rubagotti, conseiller municipal, les membres du RN étaient présents à cet endroit, expliquaient-ils « pour rendre hommage à Philippine ». Il s’agit de cette étudiante assassinée par un OQTF (*) qui a été inhumée hier à Versailles en présence de près de 3 000 personnes. Un crime qui a provoqué en France une grande émotion.
Pourquoi les membres du RN étaient-ils présents devant le palais de Justice ? « Elle a été tuée dans d’atroces circonstances, si celui qui l’a assassiné qui était OQTF était retourné dans son pays, le Maroc, comme cela aurait dû être le cas, s’il n’avait pas été seulement assigné à domicile, ce qu’il n’a pas respecté , ce meurtre n’aurait jamais eu lieu », dénonça la députée UDR, en compagnie de militants arborant des portraits de la jeune-fille, avant de respecter une minute de silence.
« Une récupération politique »
Une minute de silence par ailleurs troublée par une quarantaine d’antifas (« citoyens antifascistes ») viennois, réunis sous la forme d’ « un collectif humaniste et solidaire » venu « dénoncer cette récupération politique par le Rassemblement National d’un drame horrible ».
Et l’un de leurs représentants d’expliquer : « Nous avons du mal à accepter que la pensée viennoise soit représentée par des petits fachos : ils sont très bien organisés, mais pas Viennois… »
La situation se révéla si tendue à un moment que des policiers ont dû s’intercaler entre les deux groupes, l’un lançant un chant antifasciste italien, tandis que l’autre, avant de s’éloigner, entonnait la Marseillaise.
(*) Les personnes en OQTF sont juridiquement obligées de quitter le territoire français.