Une date anniversaire. Aujourd’hui 15 mars marque la mi-mandat du maire de Vienne, Thierry Kovacs. L’occasion pour l’opposition municipale rassemblée autour de Vienne Citoyenne avec pour chef de file Erwann Binet et Dominique Roux, également conseillère régionale, de tirer le bilan des trois premières années du 2ème mandat de Thierry Kovacs.
« Derrière l’auto-satisfaction permanente et une direction personnelle des services d’Advivo, de la Ville et de l’Agglomération, se cache un réalité qui tranche avec les discours et surtout l’ambition affichée », lance d’abord Erwann Binet
Et d’ajouter : « A mi-mandat, nous faisons le constat que la réalité viennoise nous inquiète, et que la politique qui est menée ne répond pas aux besoins des habitantes et des habitants et qu’elle ne répond pas aux enjeux d’avenir ».
Parmi les reproches mis en avant pour critiquer l’action municipale, les membres de Vienne Citoyenne mettent en avant ce qui constitue pour eux un paradoxe.
« Ainsi selon le document concernant le PLH, 1 200 logements doivent sortir de terre à Vienne d’ici 2028. Or, dans ces 1 200 logements, on ne comptera que …31 logements locatifs sociaux et aucun logement en accession sociale à la propriété ».
La conséquence pour l’opposition municipale est que « ces logements livrés à la promotion immobilière privée sont trop chers pour les Viennoises et les Viennois, ce qui amène nombre de jeunes ou de famille à devoir quitter Vienne. Et l’on constate parallèlement l’arrivée de familles lyonnaises à plus haut pouvoir d’achat. »
Et d’ajouter : « Il faut savoir que 2 300 demandes de logements sociaux sont enregistrées chaque année à Vienne ; et ce, alors que 66 % des locataires actuels dans le privé, dans l’agglomération, sont éligibles au logement social dont un tiers en logement « très social ».
« La population tend à s’appauvrir »
Autre constat que tirent les membres de Vienne Citoyenne, « le Nord-Isère est dynamique, pas Vienne ! La population tend à s’appauvrir, selon les sources dont nous disposons, 6 000 Viennois vivent dans des foyers à bas revenus et 1 100 foyers sont allocataires du RSA : le taux de pauvreté à Vienne est de 20 %, contre 11,3 % en Isère et 14,6 % en France, avec un taux particulièrement élevé en vallée de Gère et à Malissol : de 40 à 60 %. »
Mobilité : « Pas à la hauteur »
Une autre critique mise en avant concerne la mobilité : « les transports publics ne sont pas à la hauteur d’une ville de 30 000 habitants : on a bien anticipé l’augmentation de la population, mais sans tenir compte des changements d’usage dans les transports publics, mais aussi pour le vélo, avec cette conséquence, une absence de volontarisme dans les aménagements cyclables. »
Et d’ajouter : « le constat est là : 42 % des déplacements de moins de 1 km sont effectués en voiture, 2 % seulement en transport publics. »
Même la politique environnementale, pourtant mise en avant par l’exécutif viennois ne trouve pas grâce aux yeux de l’opposition.
« Les engagements écologiques de la Ville sont motivés par des obligations légales, telles que les cantines sans plastique ou la gestion des déchets, et la réalisation d’économies budgétaires, comme les micro-turbines dans la Gère ou les panneaux solaires, mais il n’y a pas de volonté d’accompagner le changement des comportements, des modes de consommation ou de déplacement », souligne Erwann Binet.
« La participation citoyenne au point zéro »
Dernière critique : « la participation citoyenne est au point zéro : hormis les concertations imposées par la loi, la Ville ne lance pas de démarche d’écoute sincère et ouverte aux attentes et remarques des Viennois et Viennoises, appelant « concertation », de simples opérations d’information… »
On le voit, peu d’aspects de la politique engagée par l’actuelle municipalité trouvent grâce aux yeux de l’opposition qui envisage d’organiser une réunion publique pour tirer ce bilan en présence des Viennois…
Photo-De gauche à droite : Dominique Roux, Catherine Payrastre, Erwann Binet, Jean-François Merle et Agnès Reboux.