La fronde des élus des communes situées le long de l’A 46 Sud (contournement est de Lyon) aurait-elle payé ? En déplacement hier lundi 21 novembre dans Rhône, le ministre des Transports Clément Beaune a annoncé lors d’une réunion à la préfecture que les études concernant le projet d’élargissement de l’autoroute A46 au sud de Lyon seraient suspendues un an. Sous les applaudissements des élus et des associations. Et ce, pour permettre une nouvelle concertation sur les mobilités et le transport dans ce secteur saturé, comme le demandaient les maires. Reste à accoucher en un an de solutions de remplacement. Ça va être difficile !
Tout paraissait pourtant couru d’avance.
L’Etat n’avait jamais caché son intention de passer l’A46 à deux fois trois voies entre les communes de Saint-Priest et Ternay, afin de parachever le grand contournement sud de Lyon, une portion victime de bouchons quotidiens.
Il avait donné acte à la poursuite des études à l’issue d’une première concertation publique durant laquelle le projet avait été largement critiqué. Il semblait vouloir passer en force.
Pour l’association Fracture qui regroupe tous les opposants à l’élargissement, « celui-ci risquait tout simplement de rajouter massivement du trafic sur l’A46 ».
« Je n’ai pas le tabou de l’abandon »
Officiellement, Clément Beaune a assuré que le projet n’est pas définitivement enterré, mais il ne semble plus prioritaire. « C’est vrai que c’est un projet ancien qui suscite des doutes, mais la décision sur un éventuel abandon ou sur d’autres solutions se prendra à l’issue de cette concertation. Je n’ai pas le tabou de l’abandon, peut être que c’est une des options, je ne l’exclus pas », a expliqué le ministre à l’issue de la réunion lundi à la préfecture du Rhône avec les élus locaux et des représentants d’associations
Reste que si l’on veut enterrer le projet d’élargissement de l’A46 Sud, d’autres solutions devront être trouvées, car s’il y a bien une chose sur laquelle tous les acteurs s’accordent : c’est la nécessité de décongestionner le Sud-Est lyonnais.
« On réfléchit à des solutions ferroviaires, routières ou autres… »
« Ce que je ne veux pas c’est que l’on n’ait aucune solution de mobilité. On suspend donc les études et on réfléchit à des solutions ferroviaires, routière ou autres de mobilité écologique », a assuré le ministre des Transports.
Le dossier de la concertation a ainsi été confié hier par l’État au préfet du Rhône Pascal Mailhos, qui aura la charge d’organiser des réunions de travail avec les acteurs locaux.
Un point positif pour les maires et l’association Fracture, qui regroupe 10 associations de 28 communes, s’étalant du Sud-Est lyonnais à la Rive droite du Rhône.
Quelles solutions de remplacement, alors ?
Le ferroviaire, notamment via la mise en place du RER à la Lyonnaise tant attendu, mais qui ne réglerait que le trafic local ?
On évoque également le report du transport de marchandises des poids lourds vers le rail. Qui passe par le projet de Contournement, ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL ). Il sera également évoqué lors de la concertation, mais il n’est pas, non plus, en odeur de sainteté chez les association : à l’origine l’association Fracture s’était créé pour lutter contre ce projet !
C’est sûr, cette année de concertation annoncée va avoir du mal à accoucher de solutions alternatives Mais qui sait…?