Deuxième volet de l’interview de rentrée de Thierry Kovacs, maire de Vienne. Après le bilan de l’été, les perspectives… En matière de stationnement, d’urbanisme, des aménagements du cours Brillier, du cours Romestang, du ½ échangeur de Reventin, etc. : quels projets vont être mis en œuvre dans le cadre du développement de la Ville au cours des prochains mois ? Suite et fin de l’entretien.
Quels sont les plus gros dossiers qui vous attendent en cette rentrée ?
Thierry Kovacs-L’un des plus importants puisque celà fait des dizaines d’années qu’on l’attendait est le ½ échangeur de Reventin-Vaugris.
Le messe est dite puisque l’enquête publique s’est révélée favorable.
Il reste à mettre en œuvre les recommandations préconisées par le commissaire-enquêteur.
Nous allons d’abord délibérer lors du prochain conseil communautaire.
Le sous-préfet de Vienne va de son côté réunir la commission dont la création a été demandée lors de l’enquête publique pour suivre et finaliser les travaux.
A quand justement, ces travaux ?
Cela dépendra de Vinci, mais probablement fin 2023/début 2024. Ces travaux signifieront la fin d’une si longue attente…
Quel autre dossier d’importance, vous entendez mener ensuite ?
Outre le début de la mise en œuvre du futur musée département de la Ville de Vienne avec le choix à opérer de l’équipe d’architectes, ce sera le nouveau plan général de stationnement qui devrait bien nous occuper : il sera présenté fin septembre.
Il a pour but d’améliorer le stationnement, mais aussi les mobilités dans le centre-ville.
Il s’agit de la révision d’un plan qui était vieux de quinze ans.
Le comité consultatif qui a effectué de nombreuses réunions a rendu sa copie. Je peux dire d’ores et déjà que ce nouveau plan de stationnement va représenter beaucoup d’améliorations.
Les participants ont émis de nombreuses contributions : je peux vous assurer que toutes ont été examinées.
En matière d’urbanisme deux gros projets sont annoncés : l’un concernant le cours Brillier et l’autre le cours Romestang avec un projet de référendum pour savoir si on allait dans le cadre de sa reconfiguration conserver ou non le mail central. A quand ce référendum ?
En définitive, il n’y aura pas de référendum. On gardera le mail central.
Interrogés, les Architectes des Bâtiments de France nous ont expliqué que l’on devait conserver en l’état ce mail central. Ils n’autorisent pas sa suppression.
Le cours Romestang sera donc l’affaire du prochain mandat : l’objectif est de le traiter en même temps que la place de Miremont. Et ce, pour une bonne raison : nous allons créer une Halle couverte à la place de l’actuelle salle-des-fêtes, la salle-des-fêtes étant alors accueillie au 1er étage du bâtiment.
Allez-vous avoir les capacités financières pour mener à bien ces projets ?
C’est l’inquiétude du moment. Emmanuel Macron a fait savoir qu’il envisageait d’effectuer de 10 à 15 milliards d’euros d’économie sur les dotations aux collectivités.
Rappelons que sous Hollande, suite à une même volonté d’économie, la Ville de Vienne avait perdu 2,5 millions de dotations.
Il y a aussi le fait que le coût de l’énergie pour la Ville a bondi de 40 %. On attend donc d’abord plus de données pour savoir quelle sera notre marge de manœuvre financière.
Un autre projet très attendu qui ne dépend par directement de Vienne, est celui de la création d’un RER Métropolitain. Quel est le calendrier ?
On en parle depuis des années. Il va se faire puisqu’on a désormais un alignement des planètes, la Métropole de Lyon, comme la Région se sont mises d’accord sur ce qu’il convient de faire, sur l’ensemble du projet, ce qui déjà n’est pas rien !
Rappelons que Laurent Wauquiez a décidé que la ligne Vienne/Lyon/Villefranche serait la première à entrer dans le futur dispositif.
Rappelons aussi qu’il s’agit d’augmenter le nombre de liaisons, tôt le matin et tard le soir. De mettre en œuvre une desserte cadencée des trains tous les quarts d’heure aux heures de pointe, et d’une demi-heure aux heures creuses.
Quand alors, ce projet tant attendu ?
Il ne faut pas se leurrer, ça prendra encore un peu de temps. Il faut obtenir de nouveaux sillons ferroviaires, ce qui est désormais possible avec les nouveaux aménagements de la gare de la Part-Dieu à Lyon. Il faut aussi commander de nouvelles rames de trains : une vingtaine, mais ça demande deux ans pour les livrer.
Il faudra ensuite que l’Etat mette la main à la poche : il ne serait absolument pas normal que l’Etat finance le RER parisien et pas celui de la grande Métropole lyonnaise. On parle là d’un projet d’un milliard d’euros !
Quant au calendrier, on peut estimer que ce RER métropolitain verra le jour sur la ligne Vienne/Lyon/Villefranche avant la fin du mandat de Laurent Wauquiez (NDLR : en 2027)
Enfin, en cette rentrée quel est votre plus grand souhait ?
Que l’on mette enfin un terme au conflit en Ukraine !
Nous avons en effet un défi énorme qui nous attend, climatique, celui-là.
Les guerres de territoire comme en Ukraine pour rechercher des ressources, car c’est bien ce qui se joue en Ukraine, sont d’une autre époque.
On n’aura pas assez d’énergie pour s’y mettre tous. Ce qui est en question, c’est la pérennité même de notre vie sur terre !
A Vienne, j’ai pu constater l’accélération du réchauffement climatique et ses conséquences. Quand j’ai été élu en 2014, il est tombé un mois de pluie en 24 heures ; en 2020, trois mois de pluie en 24 h ; puis en 2022, un mois de pluie… en une heure ! Et ce n’est là qu’un exemple !
C’est la raison pour laquelle j’ai accepté de prendre la vice-présidence à l’Environnement au Conseil Régional.