On attendait hier soir, lundi 11 octobre à la salle-des-fêtes de Vienne, un conseil municipal un peu crispé, suite à l’annonce de l’abandon définitif du projet de parking enterré place de l’hôtel de ville.
Certes de nombreux “on vous l’avait bien dit !” ont fusé des bancs de l’opposition, mais la délibération présentée par Thierry Kovacs, maire de Vienne et la municipalité se termina par un vote à l’unanimité concernant la création d’un comité de pilotage pour décider de l’avenir du stationnement à Vienne.
Il sera créé rapidement et travaillera sur ce vaste sujet jusqu’au mois de juin 2022 : il sera composé des élus de la majorité, de ceux de l’opposition (un élu par groupe d’opposition), mais aussi des habitants du centre-ville ou de leurs représentants, des pompiers, des techniciens de la ville, etc.
Ce comité de pilotage devra trouver des solutions à ce qui ressemble à un vrai casse-tête : comment assurer le stationnement à Vienne, alors que l’on sait, ne serait-ce pour végétaliser un peu plus la ville, on va supprimer des places de parking et que la population en centre-ville devrait fortement augmenter : déjà des habitants supplémentaires ces dernières années, et nettement plus à l’avenir car dans le cadre de l’Opération Cœur de Ville, près de 400 logements actuellement inhabités doivent être réhabilités.
Si les échanges ont été dans l’ensemble plutôt constructifs, la raison tient aussi sans doute au fait que Thierry Kovacs avait préalablement préparé le terrain en expliquant pourquoi il s’était entété jusqu’au bout pour construire ce parking, avant de jeter l’éponge, remontant à une première réunion en présence du sous-préfet et des archéologues de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) , au cours de laquelle on lui avait assuré que le surcoût dû à l’archéologie “ne dépasserait pas 1 à 2 millions d’euros”. Une enveloppe qui a fini rappelons-le à plus de 5 millions d’euros.
“Nous avons alors bloqué 1,5 million d’euros dans le budget dans cette perspective”, expliqua le maire.
Coût du parking : 227 295 euros
L’on apprit également le coût véritable de ce projet avorté, suite à une question d’Erwann Binet et des conseillers du groupe Vienne Citoyenne : 227 295 euros qui se partagent entre les fouilles préventives, les missions d’architectes, les frais d’avocats, etc.
En réalité, seulement 160 000 euros, suite aux recettes générées par les 22 places supplémentaires payantes, créées devant la mairie, assura le maire. “Est-ce que cette somme a privé d’autres gros investissements ?”, s’interrogea Thierry Kovacs avant de répondre par la négative en listant tous les gros investissements lancés par la municipalité ; plan école, musée du textile, salle familiale de Gemens, etc.
A l’heure des commentaires, Adrien Rubagotti (RN) regretta le fait “qu’on ait perdu dix ans”.
De son côté Damien Prost-Romand (groupe “Nous sommes Vienne”) déplora de son côté que “n’aient pas été comptabilisées dans le coût préalable du parking enterré, les dépenses effectuées par les équipes municipales qui étaient sur le projet de parking : on a perdu beaucoup de temps pour un projet qui a occupé une grande partie de la campagne électorale d’alors.” Il se félicite néanmoins “de la création du comité de pilotage : c’est la bonne méthode.” Et de souhaiter que ce comité de pilotage soit accompagné par un AMO (Assistance à la Maître d’Ouvrage)”.
Enfin, sans surprise, la charge la plus lourde émana d’Erwann Binet, récapitulant les raisons pour lesquelles lui et sont groupe “Vienne Citoyenne” “avaient estimé dès le début que le projet de parking ne o pas aboutir, en s’appuyant notamment sur les exemples lyonnais où le nombre de places rendaient acceptables les projets de parking, malgré leur surcoût archéologique.”
Et d’ajouter : “Il n’y a pas une seule jurisprudence qui a donné raison à une mairie ayant attaqué un arrêté de fouille !”
Et de lancer : “Je me réjoui qu’on puisse réfléchir à d’autres solutions .”
Enfin, quelles solutions après cet échec du parking place de l’hôtel-de-ville ?
Quelques pistes ont été tracées lors de cette délibération : un mini-parking d’un seul étage et de 60/70 places au même endroit que le projet initial, possibilité accepté” par la Drac, un parking de 200 places près de la gare construit par la ville à côté de l’actuel parking Effia de 800 places ? Toutes les solutions possible seront sur la table.
“ Il va falloir prendre des décisions difficiles, se creuser les méninges pour faire la ville de demain “, expliqua Thierry Kovacs. Avant d’ajouter in fine : “l’instance de décision au final sera le conseil municipal”.
Photo-Pour mémoire, la place de l’hôtel-de-ville avec le projet de parking, désormais définitivement enterré.