Vivre-vienne a annoncé lors d’un récent interview d’Audrey Key, procureure de Vienne que la municipalité de Pont-Evêque avait préempté le bâtiment au sein duquel aurait dû voir le jour un centre pour conjoints violents qui ne pourra donc s’installer dans la commune.
Ce qui a fait réagir les candidats aux élections départementales du Printemps isérois des deux cantons de Vienne 1 et 2 (*)
“ Nous apprenons que la mairie de Pont-Evêque s’oppose à l’installation d’un centre pour conjoints violents. Pour rappel, il s’agit de prendre en charge les auteurs de violences conjugales pour mieux protéger les victimes. Solution innovante, puisque la plupart du temps, ce sont aux femmes subissant les violences de quitter le domicile conjugal avec les enfants. Ce centre doit proposer des stages de responsabilisation, un accompagnement psychothérapeutique et médical, prenant notamment en compte les addictions, ainsi qu’un accompagnement socioprofessionnel visant par exemple l’insertion dans l’emploi”, expliquent-ils d’abord.
Et d’ajouter : “ Ce dispositif a fait ses preuves, en France et à l’étranger (il est généralisé en Espagne qui a pris à bras le corps ce problème de société et fait figure de leader en Europe). Selon la fédération nationale des associations et des centres de prise en charge d’auteurs de violences conjugales et familiales (FNACAV), il aurait permis de faire baisser le taux de récidive de 50 à 20%.”
Au final, “les candidats des cantons de Vienne 2 et 1 du Printemps Isérois déplorent cette décision qui semble venir d’un manque de concertation entre la mairie de Pont-Evêque et les porteurs du projet. Si ce n’est qu’un problème d’extension des services techniques de la mairie, nul doute que Madame Faïta (ndlr, maire de Pont-Evêque) trouvera rapidement une solution de rechange.
Pour rappel, le département de l’Isère soutient ce projet en participant au financement d’un poste de psychologue. Pour autant, la majorité actuelle et Mme Faïta, candidate aux prochaines élections départementales, ne semblent pas décidés à faire avancer le projet. “
Et de conclure : “ Les deux procureures de Vienne et Bourgoin alertent sur le manque de moyens de la justice sur les violences intrafamiliales. Assez de paroles, que le gouvernement et le département passent aux actes et donnent enfin les moyens nécessaires pour lutter efficacement contre le fléau des violences conjugales.
Il y a urgence ! Déjà 49 femmes assassinées depuis le début de l’année. 1 femme tuée tous les 3 jours par un conjoint violent.
Chaque crime, chaque violence est un échec pour notre société. “
(*) Les candidat.e.s des cantons Vienne 2 et Vienne 1, Paul Raguénès, Myriam Thieulent, Erwann Binet et Élise Hénaux-Varvier.
Photo-Lors d’une réunion de concertation à Vienne qui visait à mettre en place ce centre pour conjoints violents.