Il y a un an avait lieu le “Grenelle contre les violences conjugales” afin de lutter contre un fléau aux chiffres un peu plus affolants chaque année : 146 féminicides recensés en France l’année dernière !
Ce “Grenelle” s’était notamment donné pour objectif de tenter de mettre un point final à cette double peine que subissent les femmes victimes de violences conjugales. Non seulement, elles souffrent dans leur chair et leur esprit, mais de plus, ce sont elles qui le plus souvent doivent quitter avec leur(s) enfants le domicile conjugal pour mettre fin à l’engrenage de la violence.
D’où la volonté dont s’est saisie la députée de la 8ème circonscription de l’Isère, Caroline Abadie qui a réuni jeudi à Vienne toutes les parties prenantes de ce dossier dans le but de répondre à un appel à projet de la création d’un tel centre destiné non pas aux femmes victimes de violences, mais à leurs auteurs qui seraient donc contraints de quitter le domicile conjugal, le tout accompagné sur place d’un un suivi psychologique, éducatif et médical renforcé.
Le tout avec un objectif affiché de réinsertion.
Ce centre comportera huit logements ; mais à partir de celui-ci existera également la possibilité de suivre des auteurs de violences non hébergés.
“On constate que la situation actuelle ne peut pas enrayer le phénomène. Le mari ou le compagnon qui reste à la maison se sent tout puissant. Et va continuer à exercer des violences ensuite sur d’autres femmes”, explique Caroline Abadie.
Parmi les nombreuses partie prenantes à ce dossier, Lorie Lemaire, la directrice de Rivhaj, l’association qui gère des hébergements à Vienne ; Audrey Quey et Dietlind Baudoin, les procureures de Vienne et de Bourgoin-Jallieu ; Alexandrine Lenoir et Nathalie Hacquard présidentes du tribunal judiciaire de Vienne et de Bourgoin-Jallieu, de nombreuses représentantes d’associations, etc.
Les choses doivent désormais aller très vite.
Le dossier en réponse à cet appel à projet doit être rendu d’ici quelques jours : pour le 21 septembre.
« Pour un centre, l’État accordera un financement annuel allant jusqu’à 200 000 euros, représentant 70 % du budget total. Nous allons donc devoir compléter par d’autres financements », détaille Caroline Abadie.
Donc, pour boucler le financement et le projet, une réunion est programmée prochainement avec les intercommunalités, la Région et le Département, qui ont déjà répondu présent. Le financement ne devrait donc pas poser de problème.
Si le projet est retenu, comme on peut l’escompter, l’emplacement du centre n’est pas encore arrêté. Il sera probablement situé à Vienne ou à Bourgoin-Jallieu ; ou encore peut-être à La Verpillière.
A suivre.
Photo-Les représentant(e)s différentes parties prenantes à cet appel à projet, réunies au siège de l’association Rivhaj à Vienne.