C’est une première. Jazz à Vienne a testé jusqu’à présent beaucoup de concepts, mais pas encore celui là : celui d’une résidence d’un musicien ; et ce, pendant trois ans.
En l’occurrence, le jury chargé de sélectionner le résident parmi dix candidatures a opéré son choix : c’est le guitariste grenoblois Stracho Temelkovski d’origine macédonienne qui est certes déjà doté d’une belle notoriété à travers les différentes formations dans lesquelles il joue, mais qui grâce à Jazz à Vienne se retrouve dans le faisceau des projecteurs.
Si la guitare est son instrument de prédilection, il est en fait poly-instrumentiste, ce qui accentue l’intérêt de cette résidence, puisque, outre la guitare électrique, il joue de la basse, mandoline, viola, percussions, beatbox (l’art d’imiter les percussions avec sa bouche), le sound design, en l’occurrence la création d’un paysage sonore par le truchement de l’électronique…
Financé par le Département de l’Isère
Cette résidence a été lancée mardi 7 novembre à l’auditorium du Trente, à Vienne, à l’occasion d’un concert de son trio « Musik Songes », en présence de Patrick Curtaud, vice-président du Département chargé de la culture,.
Une présence qui s’explique facilement : c’est le Département qui, à raison de 14 000 euros par an, à l’instar d’autres résidences dans d’autres esthétiques en Isère (16 depuis 2016) financera pendant trois an la présence sur le territoire viennois de Stracho Temelkovski.
« Cela nous permet de soutenir un artiste isérois », souligna Patrick Curtaud.
Ce dernier n’est pas seul, en fait, comme ce fut le cas lors du lancement de cette résidence, il est accompagné de la formation « Musika Songes », un trio composé, outre Stracho Temelkowski, de Ashraf Sharif Khan, un joueur pakistanais de sitar et de l’accordéonniste lyonnais Jean-François Baëz.
Mais c’est en fait une véritable « Compagnie » qui entour e Stracho Temelkovski.
Friand de collaborations, il travaille en effet avec de nombreux autres musiciens : Antonio Placer, Omar Sosa ou encore Flavia Coelho…
Danse contemporaine, hip-hop, slam, and co…
Il adore créer des passerelles avec d’autres arts : pendant cette résidence, il s’associera ainsi avec différents chorégraphes avec lesquels il a déjà créé des spectacles.
Avec la la musique comme fil conducteur, cette « Compagnie » compte bien tisser des liens humains sur le Pays Viennois, « à la campagne comme en ville », est-ilien précisé.
On va donc voir éclore des ateliers développés par la Compagnie autour de la musique de Stracho Temelkovski, la danse contemporaine et le hip-hop, l’écriture et le slam, ou encore la vidéo…
Vaste programme…
Pour ce faire, il s’appuiera sur Sylvère Lamotte en danse contact, Bertille Puissat en chant, Mix ô ma Prose en slam, Simon Barral-Baron en photographie, Mounir Makhloufi en danse hip-hop…
On devrait donc le voir partout avec son équipe : durant ces trois années, Stracho Temelkovski, avec les artistes précédemment cités, va sillonner tout le territoire avec ses spectacles, proposer des concerts dans des petits villages et des ateliers en milieu scolaire ; mais encore se produire dans le cadre de Jazz à Vienne ; voire même créer un spectacle participatif avec des habitants.
« Avec cette résidence, je veux créer des bouquets artistiques et humains » a joliment résumé Stracho Temelkovski en prenant la parole à l’issue de son premier concert viennois. Let’s go !