Pour sa troisième édition, la Journée Marathon de Jazz à Vienne, dimanche 2 juillet était encore plus étoffée que les deux années précédentes. Les festivaliers ont répondu présents en nombre.
Rappelons le concept : pas de concert le soir au théâtre antique qui fait relâche, mais plus d’une quinzaine de manifestations à Cybèle, mais aussi dans toute la ville et même au-delà.
Avec en sus cette année, notamment une rando Jazz, mais aussi un concert à l’Odéon, ce joyau méconnu ou encore un concert à la bougie à Saint-André-le-Haut, avec la Canadienne Kyrie Kristmanson…
Malgré ce foisonnement, toutes les activités proposées ont fait le plein, illustrant le succès de la formule, plébiscitée par les festivaliers venus de l’extérieur, mais qui a permis aussi aux Viennois qui ne fréquentent pas toujours le théâtre antique de s’approprier eux aussi le Festival, sachant que toutes ces propositions musicales étaient gratuites.
Selon une tradition désormais ancrée, la Journée marathonienne a démarré dès 6 h 30 au Belvédère de Pipet, juste au-dessus donc du théâtre antique, avec un concert « au Lever du soleil ».
Un réveil tout en douceur, les nombreux participants allongés dans des transats étant bercés par les notes toutes en douceur de l’harpiste suisse Julie Campiche qui réussit la gageure de surprendre son auditoire en développant en solo, une large palette de styles, en s’aidant il est vrai aussi parfois d’effets électroniques. Tout démarrait donc pour le mieux.
Les autres activités, à l’instar de la randonnée musicale ponctuée par une halte orchestrale, de la sieste sonore du DJ Harry Cover au Jardin de Ville, du salon du disque à Cybèle, voire, des évocations littéraires via Lettres sur Cour à la MJC de Vienne, mais aussi les animations Jazz for Kids, etc. firent aussi le plein ; le tout se terminant dans la nuit par un bal swing à Cybèle attirant la fine fleur des danseuses et danseurs.
Un Odéon magique
Pour ceux qui ont pu y assister, le summum de la journée était sans doute le superbe, surprenant et émouvant concert donné à l’Odéon par Walid Ben Selim, « Here and now » (photo de tête).
D’une part parce qu’il a permis aux participants de (re)découvrir un site patrimonial sorti des radars, l’Odéon, ce joyau architectural qui reste caché et qui est similaire à celui de Fourvière, mais n’a jamais été réhabilité et ne le sera sans doute jamais… Mais qui sait ?
Et d’autre part, parce que les textes, la mélopée de Walid Ben Selim, mêélés aux sons délicats et sophistiqués d’une autre harpiste, Marie-Marguerite Cano, emmenèrent les 200 participants présents sur une planète insoupçonnée et d’une grande richesse, illustration de l’Islam des Lumières avec des textes issus de la poésie soufie. Stratosphérique !
Kyrie Kritsmanson à l’église Saint-André-le-Haut.