Intitulée « New Generation », la deuxième soirée de Jazz à Vienne, jeudi 29 juin, n’a pas eu l’heur de plaire à Jupiter, le dieu romain du tonnerre et des éclairs qui se mélangeaient à ceux de la scène. Il a plu en effet la majeure partie du concert, ce qui n’a pas empêché les 4 000 spectateurs qui avaient pris place sur les gradins du théâtre antique de rester stoïquement en place.
Il s’agissait donc en cette soirée de célébrer la nouvelle génération du Jazz, celle qui refuse les codes, mélangeant jazz funk et hip-hop, à l’instar de « Domi et JD Beck ».
Un duo composé de la Française de 23 ans, Domi (Domitille de son vrai prénom) au piano et au synthé, passée par le Berklee College, la Mecque du Jazz en matière de formation et JD Beck, 20 ans, qui n’a de cesse de faire rouler sa batterie avec entêtement.
Comme ils se sont fait connaître par You Tube, et donc par l’image, le cadre dans lequel ce duo évolue joue un rôle non négligeable : elle, Domi assise sur…des toilettes, l’arrière du décor étant envahi d’immenses bouquets de fleurs roses (Photo).
Leur musique nerveuse, syncopée qui leur a valu d’être nominé en tant que « jeunes nouveaux artistes » a manifestement emballé le public.
Il est vrai que celui-ci était aussi venu pour écouter l’autre phénomène de la « New Generation » du moment : le multi-instrumentiste Jacob Collier, 29 ans, une découverte de Quincy Jones qui est son mentor et qui constitue l’une des figures de proue de la nouvelle génération.
Accompagné de trois chanteuses, lui aussi mélange allègrement tous les styles : du jazz au groove, au folk, en passant par le tri-hop, la musique brésilienne, voire même le gospel le tout donnant naissance à un monde propre ne ressemblant à rien d’autre que… le sien.
Et malgré la volonté de Jupiter de continuer à laisser grandes ouvertes ses vannes durant cette seconde partie, le public est en grande partie resté ouïr sa musique pour le moins protéiforme. Rincé, mais heureux.