Pour sa quatrième soirée, Jazz à Vienne avait choisi de s’intéresser samedi 2 juillet à l’Afrique du Nord et à ses métissage avec le jazz.
Cette soirée offrit la plus faible jauge depuis le début du festival (près de 3 500 personnes), mais le public au sein duquel l’on pouvait notamment apercevoir un drapeau tunisien était conquis par avance.
En première partie, c’est en effet l’oudiste tunisien Dhafer Youssef, le muezzin du jazz qui inspiré des mélodies soufi a envoyé avec son large sourire ses volutes musicales vers le ciel.
On l’avait vu plusieurs fois à Vienne. S’était-il renouvelé ? On pouvait craindre que non. Mais si, et ce fut un grand bonheur.
Baptisé “Digital Africa” son nouveau projet l’associe au percussionniste brésilien Adriano Dos Santos, mais aussi à Ballaté Sissoko, le virtuose malien de la kora, cet instrument de musique africain très typique, mais encore et surtout au guitariste d’origine norvégienne à la belle tête de viking : Elvin Aarset.
Ce dernier qui était également bardé d’électronique réussit cette gageure de marier avec bonheur le chant liturgique arabe, la tradition de l’oud de Dhafer Youssef avec son électronique futuriste.
L’époque est au métissage et à l’hybridation; Elle est parfois artificielle. Ici, elle semblait toute naturelle. Un vrai bonheur.
Après cette musique de joie et de danse, Marcel Khalifé et Bachar Mar-Khalifé, le père et le fils en septet, proposèrent une musique plus sombre, plus nostalgique, pour accompagner les textes du poète palestinien Marmoud Darwich au fur et à mesure que le théâtre antique s’enfonçait dans la nuit…