Romantisme assuré. Mettez des lambeaux de brume lécher les collines, rajoutez le son grave du violoncelle, un public allongé sur des transats, sauf qu’en lieu et place d’un bord de mer s’étale le grand “S” du Rhône dans sa traversée de Vienne et vous aurez une petite idée du second et dernier concert “lever du soleil” proposé ce dimanche matin aux festivaliers de Jazz à Vienne.
A 6 h 30, sur le Belvédère de Pipet, ils étaient plus nombreux que la première fois, dimanche dernier, en présence alors du saxophoniste lyonnais Lionel Martin.
Cette fois, c’était la violoncelliste Audrey Podrini qui avait pour tâche d’accompagner un “lever du soleil” qui ne s’est jamais levé dans une fraicheur plus propice à rester sous la couette que sur un transat.
Mais dans cette atmosphère totalement différente de celle de dimanche dernier, le concert de la violoncelliste à la tonalité plus classique et moins jazzy n’a pas manqué de sel.
De formation classique, mais ouverte à tous les styles, Audrey Podrini a oscillé entre le classique et notamment de très belles variations autour de Bach, à la musique expérimentale façon John Zorn, s’accompagnant parfois de la voix, façon mélopée, récitant par moments des poèmes de manière syncopée.
A 7 heures, les cloches de Pipet sonnant à tout rompre ont apporté un intermède, lui permettant de reprendre son souffle et de réchauffer quelque peu ses doigts engourdis par l’air frisquet.
Un regret, ça a tout de même manqué un peu de swing. Mais pour autant, personne ne s’est endormi sur les transats…
Gageons que l’équipe organisatrice de Jazz à Vienne serait bien inspirée de renouveler cette expérience réussie l’année prochaine, le Belvédère de Pipet constituant une magnifique scène qui n’avait jamais été utilisée à ce jour…