Son dernier concert il l’a donné juste avant le 1er confinement, le samedi 29 février 2020, à l’Auditorium de Lyon, sous l’égide de Jazz à Vienne.
Durant plus de deux heures, à l’Auditorium de Lyon, le pianiste avait alors distillé, standards et compos personnelles en compagnie de deux « vieux » compagnons, Christian McBride et Brian Blade.
Décontracté, convainquant, étonnant, le trio n’avait cessé de faire mouche face à un public attentif et chantant. Le tout servi par une acoustique de rêve.
Chick Corea ne nous donnera plus de tels concerts étincelants.
Le pianiste américain est décédé mardi 9 février, à Tampa en Floride, à l’âge de 79 ans, d’une forme rare de cancer.
C’est peu de dire que Chick Corea était un habitué de Jazz à Vienne.
Il s’y est produit douze fois, entre 1987 et 2019, toujours épaté, jamais blasé lorsqu’il se retrouvait sur la scène, face à des milliers de spectateurs disposés en arc de cercle.
Il a d’ailleurs fêté ses 75 ans sur la scène du théâtre antique, en 2016.
Chick Corea était né le 12 juin 1941 à Chelsea (Massachusetts), dans une famille venue de Sicile et de Calabre avec branches andalouses, Armando Anthony « Chick » (« le Poussin ») Corea est installé au piano dès ses 4 ans par son père.
Ce dernier, Jo Corea, est trompettiste, multi-instrumentiste et compositeur, pratiquant dans un orchestre traditionnel (dixieland), bien qu’il soit grand amateur de jazz moderne, autant que de classique.
L’apprentissage du “Poussin” sera donc d’abord classique, avant la Columbia et la Juilliard School of Music, la grande école de musique et sa section jazz, de New-York.
Il a notamment joué avec Stan Getz
Il s’est retrouvé, comme tant d’autres, chez Miles Davis au cours des années 1960.
On tient Chick Corea et Herbie Hancock comme les inventeurs de la fusion ou du jazz-rock.
Bref, tout au long de sa carrière, Chick Corea s’est révélé doué pour le succès. Comme il le démontrait à chacun de ses passages à Jazz à Vienne, sa fidélité à une sorte de philosophie de la joie était très communicative.
Avant de disparaître, l’artiste avait tenu à laissé une sorte de testament en quelques mots.
Un communiqué mis en ligne sur sa page Facebook mentionne l’ultime message rédigé par l’artiste : « Je veux remercier tous ceux qui, tout au long du voyage, ont contribué à faire briller de mille feux la musique. »
Le communiqué poursuit : « Toute sa vie, Chick a été ravi de la liberté et de la joie à créer des formes, et de jouer aux jeux auxquels jouent les artistes. » Bel épitaphe.