Tel est le prix payé à Monaco lors d’une vente aux enchères pour que la mosaïque du « Dieu Océan » puisse réintégrer sa ville d’origine, Vienne. Depuis vendredi, ce joyau gallo-romain est exposé au musée du Cloître Saint-André-le-Bas. A découvrir absolument…
C’est ce que l’on peut appeler un sauvetage in extremis. Nous sommes en juillet 2017. Dans la torpeur estivale, Elsa Gomez, la conservatrice des musées de Vienne apprenait qu’un des fleurons de l’histoire viennoise allait réapparaître après avoir disparu pendant 43 ans, sans doute pour disparaître cette fois définitivement. Elle constituait en effet l’un des clous d’une vente aux enchères se déroulant à Monaco.
Elle était alors envoyée dare dare à Monte-Carlo par Thierry Kovacs, maire de Vienne, avec pour mission de tout faire pour ramener ce fleuron à la maison. Avec un atout : le droit de préemption que lui donne la loi, mais un handicap : ce droit n’empêchait pas la vente de se dérouler et les enchères de grimper donc. D’où le prix qu’Elsa Gomez a dû régler pour ramener à Vienne la précieuse mosaïque : 391 840 euros, donc. Grâce aux concours de l’Etat, de la Région, du Département, la Ville de Vienne n’a eu que 58 368 euros, soit 15 % du prix, à régler, mais tout-de-même…
C’est donc l’impressionnant fruit de ce sauvetage, long de près de sept mètres et de plus d’un mètre de large que vous pouvez admirer dans la grande salle du Cloître avec force explications et résumé de l’histoire très détaillée de cette pièce maîtresse.
L’occasion d’en savoir plus sur ce dieu océan représenté sous les traits d’un homme barbu et chevelu, portant pinces et antennes de crustacés et entouré d’une véritable faune marine (photo). Une de ses originalités : sa bichromie (noir et blanc), rare.
Cette mosaïque devrait constituer la pièce maîtresse du futur musée de l’histoire de la Ville qui devrait voir le jour d’ici quelques années à l’emplacement de l’actuel musée lapidaire.
Mais auparavant, une fois l’exposition terminée, pour lui rendre tous ses atours, cette mosaïque devra faite l’objet d’un délicat travail de restauration. Un appel d’offres a été lancé : ce devrait logiquement être l’atelier de restauration des mosaïques de Saint-Romain-en-Gal qui en sera chargé, mais rien n’est encore formellement décidé. Il faudra alors rajouter 100 000 euros de plus à la facture…
-Exposition, « Océan, le retour d’un Titan » au musée du Cloître Saint-André-le-Bas, tous les jours, sauf le lundi : du mardi au dimanche de 9 h 30 à 13 h et de 14 h à 18 h, jusqu’au 18 novembre.