« Il faut vraiment avoir une volonté écologique très ancrée pour mener un programme tel que celui là ! ». C’est ce qu’a expliqué Thierry Kovacs, maire de Vienne, lors du lancement des travaux visant à installer une première micro-centrale hydroélectrique sur la Gère, sur le seuil Dyant, devant l’Ecole Lafayette. Une micro-centrale qui sera ensuite suivie d’une seconde.

Ce fut en effet un véritable chemin du combattant, entre des services de l’Etat aux injonctions contradictoires dont l’un voulait araser les seuils de la Gére, pourtant indispensables pour y installer une centrale hydroélectrique, et l’autre s’y opposant, les fouilles archéologiques obligatoires, puis le coût même de ces micro-centrale qui a quasiment doublé entre 2017 date du lancement du projet et aujourd’hui !

Au final : 1,850 million d’euros vont être investis pour l’aménagement des trois seuils (chutes d’eau), l’achat et l’installation de la première micro-centrale hydroélectrique. Avec en face pour financer le tout une aide de l’Etat sous forme de subvention, de 445 000 euros au titre de dotation de soutien à l’investissement local…

Ce projet qui a mis beaucoup de temps à se traduire dans les faits a pourtant un vrai sens puisque Vienne bénéficie d’une rivière, en l’occurrence la Gère, qui recèle la particularité géologique d’avoir un débit constant toute l’année. Ce qui en période de changement climatique et de sécheresse à répétition, constitue une formidable aubaine.

Lorsque ces deux centrales hydroélectriques seront installées et que l’ensemble de l’éclairage public viennois sera intégralement passé en LEDs, ces deux micro-centrales permettront, à elles seules, d’éclairer intégralement la ville avec des économies non négligeables pécuniairement parlant, mais aussi, bien sûr en termes d’économie de C02.

La Gère est réputée pour ses truites fario. De fabrication belge, la micro- centrale qui va être installée au cours des semaines à venir est conçue pour permettre sans danger pour eux, le passage des poissons. Un passage par ailleurs également aidé par une passe à poissons constituée de pas moins de 11 bassins.

Si la première micro-centrale est financée en partie par l’Etat, il reste encore à finaliser le financement de la seconde qui suivra ensuite et sera située au niveau du l’usine Béal.

A elles deux, ces deux micro-centrales permettront de produire 780 MWh/an.

Le seul inconvénient : dans un souci de préservation des espèces, le temps des travaux, l’accès au bord de Gère, longé tout le long par un chemin piétonnier, pourra être limité.

Notez donc les différentes phases de travaux :

-Le chantier à hauteur du seuil Resdikian au niveau du city-stade se déroulera du 26 mai à 6 novembre.

-Le seuil situé au niveau de la place de la Fûterie va durer du 5 juin au 3 octobre.

-Enfin, le dernier stade, celui de la Confluence de la Gère avec le Rhône, au niveau de la rue Jacquard, se déroulera du 23 juin au 7 août.


Photo-En tête d’article : montage illustrant la turbine une fois installée ; et ci-contre : lors du lancement des travaux mercredi 19 avril, devant le futur chantier, avec les élus et les représentants des entreprises qui œuvrent à l’installation de la 1ère micro-centrale.