Aujourd’hui, mercredi 1er février la marque iconique Kookaï France a été placée sous la protection du Tribunal de Commerce de Paris : elle vient d’être mise en redressement judiciaire.

« Cette situation est due aux difficultés économiques que rencontre le secteur du prêt-à-porter en Europe, que la crise du Covid-19 n’a fait qu’accentuer », explique-t-on au sein de l’entreprise reprise en 2017 par l’Australien Rob Cromb au groupe Vivarte.

Elle était alors dans une situation économique délicate : la marque n’a pas réussi à se relancer.

« Les équipes restent motivées et attendent un soutien du secteur pour rebondir. C’est une histoire qui doit continuer à s’écrire », assure la direction.

Kookaï est une marque qui, dans les années 80, s’est imposée dans la mode en créant le look « Kookaïette », illustrant des jeunes femmes impertinentes contribuant à la notoriété de la marque.

Le repreneur a tenté de transformer profondément la marque, ce qui a bien été amorcé, «  mais elle a manqué cruellement de moyens et de soutien des banques (refus de PGE) pour rénover les boutiques, faire connaître Kookai auprès des jeunes femmes et prendre le virage du digital », constate amèrement la direction de la marque.

Mais Kookaï va rebondir : le groupe en est persuadé : « les 121 boutiques et le site e-commerce Kookai.fr resteront ouverts bien entendu, et les 320 salariés sont mobilisés et continueront de proposer aux clientes une collection qui surfe toujours entre la France et l’Australie », assure la direction.

+ 72,9 % en Isère

Cette décision de placement en redressement judiciaire illustre en tout cas une situation tendue sur le front économique : avec 4 798 redressements ou liquidations, le nombre de défaillances d’entreprises en Auvergne-Rhône-Alpes s’est envolé de 58,8 % en 2022, soit près de 10 points de plus que la moyenne nationale (+ 50 %), selon les chiffres du cabinet spécialisé Altares.

Or, constate que la situation est encore plus délicate en Isère avec une hausse des défaillances de + 72,9 %.

Relativisons cependant : le niveau des défaillances d’entreprises (redressements, liquidations) en Auvergne-Rhône-Alpes reste encore nettement inférieur (-19,5 %) à celui de 2019, année de référence avant-Covid, où près de 6 000 cessations de paiement avaient été enregistrées…