Ce qui attire tout de suite l’œil : ce mur fleuri sur plusieurs mètres qui depuis le 1er septembre tapisse un pan de la rue du Collège à Vienne (photo). Des plantes de toutes sortes colorent joliment la rue.
Ce “mur végétal” constitue la vitrine d’un nouveau fleuriste qui a ouvert ses portes 11 rue du Collège depuis le 1er septembre, au sein de la boutique “Artisans du Monde” qui partage de la sorte son local. “Je me suis installé là car je partage les mêmes valeurs, l’environnement et la solidarité “, explique avec un large sourire ce nouveau fleuriste, Benjamin Bret, 44 ans.
Ce globe-trotter qui s’est installé près du restaurant… Mama-Trötter arrive tout droit du Brésil où il a travaillé cinq ans. D’où le nom de sa boutique : “Casa Flores”. Mais son métier, responsable marketing dans le domaine des applications téléphoniques, l’a également mené, pendant vingt-six ans, en Suède, aux USA ou encore au Mexique…
S’il s’est posé à Vienne lors de son retour en France, c’est à la fois parce qu’il y a de la famille et donc qu’il connaissait la ville, mais aussi parce qu’on “y trouve encore facilement des locaux”.
S’il a totalement changé de métier, c’est parce que, explique-t-il, ” que j’en avais assez de ne parler qu’argent, parts de marché. Je voulais changer pour un métier qui ait un sens, à taille humaine et dans lequel on pouvait avoir un contact avec des gens réels…”.
Après plusieurs mois de formation chez un fleuriste viennois, il a donc ouvert sa propre boutique.
Une boutique qu’il veut différente. “A 70 % les fleurs que vous achetez chez la plupart des fleuristes, proviennent soit des Pays-Bas qui est le plus grand producteur de fleurs d’Europe, soit du Kenya, soit de l’Equateur, par exemple, vous imaginez le bilan carbone ! ”, s’enflamme Benjamin Bret.
Et d’ajouter : “Moi, je veux faire le pari des circuits courts. Mes fleurs, je les achète à Lyon, dans la Métropole, à Dardilly, par exemple, à Roanne, ou au Sud de Valence où on trouve une importante production florale…”’
Une stratégie d’achat qui limite ses propositions. “Je n’ai qu’une douzaine de fleurs à proposer chaque semaine, mais je renouvelle chaque semaine mes propositions florales”, explique le nouveau fleuriste viennois. Des fleurs donc “moins standardisées, plus champêtres.”
Bref, le concept est d’une redoutable simplicité : “des fleurs françaises et de saison, en circuit le plus court possible”, synthétise-t-il.
Ce souci de l’environnement se retrouve aussi dans les emballages : “J’ai banni les emballages plastiques : j’utilise des rouleaux de papiers-peints vintages que je trouve chez Emmaüs, par exemple “
Parmi ses projets : “ Proposer des cache-pots de seconde main. Beaucoup de gens ont une montagne de cache-pots chez eux. Je veux les racheter 1 euro pour les proposer à mes clients. “
Autre projet, cet hiver : A Noël, il entend également “ proposer à la location des sapins en pot, pour qu’ils puissent être réutilisés plusieurs années de suite”.
Il est vrai que Benjamin Bret a le contact facile. “Depuis que je suis installé, j’ai un très bon accueil : je pense qu’après l’été caniculaire que nous avons vécu, les gens ont pris conscience de la nécessité d’un changement de mode de consommation…”
Photo : Benjamin Bret devant son mur de fleurs, rue du Collége à Vienne.