C’est un crève-cœur pour les journalistes, mais aussi pour ses clients. “Dites bien que nous ne sommes pas contents !” s’écrie sur le pas de la porte de la Maison de la Presse une cliente qui vient d’acheter son journal.
Dirigée par Pascale Payet depuis quinze ans, la “Maison de la Presse” située 45 cours Romestang à Vienne va fermer définitivement ses portes demain samedi 28 août, à midi très précisément. Elle sera d’ici quelques semaines remplacée par un magasin Audika qui va quitter la rue Juiverie pour s’installer cours Romestang, le meilleur emplacement de la Ville.
Ce n’est pourtant pas la faute de Pascale Payet qui a décidé de prendre sa retraite, si la pérennité de la “Maison de la Presse” n’est pas assurée.
“J’ai passé de nombreuses annonces, j’en ai parlé à mes clients, mais rien à faire, personne ne s’est déclaré intéressé”, regrette celle qui a vendu des dizaines de milliers de journaux aux Viennois.
Il est vrai que cela ne l’étonne qu’à moitié : “ La presse papier se vend de moins en moins et il devient difficile de rentabiliser une Maison de la Presse si l’on ne vend pas parallèlement du tabac, ce qui était notre cas”, précise Pascale Payet.
Ce n’est donc pas de gaieté de cœur qu’elle baisse définitivement le rideau d’une Maison de la Presse qui ne devrait plus jamais revoir le jour. “ Chaque jour, j’ai de 200 à 300 clients, c’est un espace de vente, certes, mais aussi de rencontre où l’on retrouvait de la chaleur humaine et de nombreux services, une oreille attentive pour écouter les uns et les autres”,, se remémore la gérante.
Pourquoi cette fermeture n’est pas une bonne nouvelle pour Vienne ?
La « Maison de la Presse » de Vienne alignait sur ses rayons près de 2 500 journaux, hebdomadaires ou périodiques !
Car ce qui distingue une “Maison de la Presse” par rapport à un dépositaire de journaux/tabac classique est sa grande superficie. En l’occurrence, là, 70 mètres carrés. Ce qui permettait à la “Maison” du cours Romestang, d’aligner dans ses rayons près de 2 500 titres de journaux, hebdomadaires et périodiques ! Enorme.
On pourra retrouver un certain nombre de ces titres à “la Civette” qui, cours Romestang également, est tenue à quelques dizaines de mètres de là par les deux fils de Pascale Payet, Axel et Thibault, mais pas tous…
“Je crains bien que l’on ne retrouve plus à Vienne tous les périodiques spécialisés que nous vendions, sur l’aviation, la moto et les autos, l’art, l’astronomie, les trains et autres que l’on ne pouvait dénicher qu’ici, ça fait mal au cœur”, regrette Pascale Payet.
Les différents points relais de colis qu’elle assurait (comme Mondial Relay, UPS ou Amazon) vont pouvoir en revanche être repris par d’autres boutiques viennoises. Une bien maigre consolation…