Cela sonne comme un symbole. Le dernier atelier de production de paracétamol, l’un des antalgiques les plus prescrits en France, avait fermé en 2008 sur la plateforme chimique de Roussillon, au Sud de Vienne. C’était Rhodia qui avait créé cette usine.
Depuis le paracétamol était pour une très grande part fabriqué à l’étranger, Chine ou Inde.
La pandémie de Covid-19 qui a montré les fragilités de la France en matière d’approvisionnement à l’étranger de médicaments a remis les pendules à l’heure.
Un plan de relocalisation, “France Relance”, de principes actifs stratégiques a été mis au point par le gouvernement et des entreprises sélectionnées pour le mettre en œuvre.
C’est ainsi que l’entreprise Sequens (*), très présente dans le Nord-Isère a été sélectionnée pour construire une usine de paracétamol : celle-ci à fait le choix de Roussillon pour son implantation.
Pourquoi Roussillon ? ”Pour que la nouvelle unité puisse bénéficier à plein de la proximité des activités pharmaceutiques de Sequens et en particulier de son nouveau laboratoire GMP et d’un accès aux infrastructures mutualisées du GIE (Groupement d’Intérêt Economique) Osiris, et en particulier à une énergie bas carbone”, explique le groupe Sequens.
Ce sera une usine ultra-moderne : “Nous avons conçu une installation compétitive et respectueuse de l’environnement en France, pour répondre à la demande croissante de ce principe actif”, explicite l’entreprise.
Sequens fabrique les principes actifs utilisés ensuite par des groupes pharmaceutiques comme Sanofi (pour le Doliprane par exemple) ou UPSA “avec qui des engagements à long terme ont été passés”, précise Sequens. L’avenir et la rentabilité du nouveau site sont ainsi assurés.
L’usine qui produira 10 000 tonnes de paracétamol par an sera mise en service en 2023.
“Nous sommes fiers de pouvoir investir dans des technologies de rupture pour relocaliser sur la plateforme de Roussillon la production d’une molécule emblématique comme le paracétamol, tout en garantissant un haut niveau de performance, notamment environnementale et une production compétitive et durable”, se félicite Pierre Luzeau, le Pdg de Sequens.
Les premiers coups de pioche ne devraient plus tarder.
(*) Réalisant 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, Sequens possède 24 sites de production, 7 centres de Recherche&Développement : il compte 3 200 salariés. C’est l’un des leaders européens de principes actifs et d’intermédiaires pharmaceutiques.