C’est une mauvaise nouvelle pour le commerce au sein des rues piétonnes à Vienne que la municipalité veut relancer : A 4 Fabric Arts, basé rue Teste du Bailler, fermera définitivement ses portes le 23 décembre, après trois ans d’existence.
Une décision qui fait suite d’ailleurs, à la fermeture d’une autre boutique installée plus récemment et au concept tout aussi original : Gustus, 13 rue du Collège, une épicerie fine où l’on pouvait également avaler une soupe, acheter des ustensiles, ménagers, etc. qui a déjà mis la clef sous la porte
A4 Fabric Arts était également basé sur un concept original dans la mesure où il s’agissait d’une association d’artisans qui géraient collectivement le lieu, exposant leurs propres créations et se succédant tout au long de la semaine pour accueillir les clients.
Les travaux de réhabilitation du secteur piétonnier, plus longs que prévus ont-ils eu raison de ce magasin où l’on trouvait une foultitude de produits artisanaux (mobiliers de décoration, fauteuils, tables, lampes, céramiques, vitraux, pierre, fer, etc), fabriqués par les artisans eux-mêmes, de Vienne et de la proche région et non made in China ?
Cela a effectivement joué car la boutique « a connu une baisse de fréquentation en 2017 », reconnaît Laurent Prunier. Ne pouvant présenter trois bilans successifs, ils n’avaient d’autre part pas droit à l’indemnisation proposée par la municipalité, suite aux travaux. Ce que conteste la municipalité, voir ci-dessous (*).
Pour le président d’A4 Fabric Arts, un certain nombre de raisons se sont en fait cumulées.
D’abord, le bail arrivant à terme, « il a fallu faire le bilan de ces trois années », explique Laurent Prunier ; seulement, la balance entre positif et négatif est tombée du mauvais côté.
« La principale raison de cette fermeture reste économique. Sur les sept artisans tous ne trouvaient pas économiquement leur compte et certains d’entre nous, de ce fait avaient décidé d’arrêter. »
Deuxième raison expliquant cette fermeture : « Nous avions aussi lancé une campagne de financement participatif pour aménager une partie de la boutique et proposer des ateliers, mais nous n’avons pas atteint la somme de 16 000 euros que nous escomptions, mais seulement la moitié. »
Dommage, car si cette campagne de crowdfunding avait marché, le magasin aurait été complété par des ateliers de créations artisanales pour lesquels une forte demande existe…
Enfin, avec les travaux de rénovation des rues piétonnes, le commerce dans le quartier va bien finir par se relancer, mais ça risque de prendre du temps. « Finalement, je pense que nous nous sommes trompés d’emplacement dès le départ. La rue Teste du Bailler n’est pas pour l’heure, une rue suffisamment passante », regrette-t-il.
A la place, un magasin de dépôt-vente de vêtements haut-de-gamme ?
Le magasin ne devrait pas en revanche rester vide. C’est en cours de signature : A4 Fabric Arts devrait être remplacé en mars prochain par un dépôt vente de vêtements haut-de-gamme.
Une boutique ferme, mais une autre va ouvrir. Laurent Prunier va en effet reprendre en mars 2018, également, une nouvelle boutique, dans le centre-ville, mais cette fois en son nom propre où il vendra des produits de décoration de la maison et ses meubles artisanaux. Il compte même poursuivre l’action engagée en aménageant un petit patio pour proposer les produits artisanaux de l’association A4 Fabric Art qui néanmoins perdure.
Elle ne va pas en effet disparaître et compte bien rester active, en montant cette fois des opérations ponctuelles. Il y aura donc encore des expositions, des ateliers avec les écoles, notamment. Mais plus, cette fois dans un lieu pérenne…
(*) Ce que conteste par ailleurs la municipalité qui explique que « le dossier d’indemnisation précise que « les professionnels installés sur le site à compter 12 septembre 2016 alors que les travaux étaient connus, ne peuvent prétendre à une indemnisation »(http://vienne.fr/sites/default/files/Publications/Fichiers/guide_dindemnisation.pdf). Par conséquent, ceux installés avant peuvent y prétendre. Il n’est pas nécessaire d’avoir trois ans de bilan. »