Une vraie flambée, inattendue et rare, vu l’ampleur : il a suffi d’un communiqué de la société pharmaceutique américaine Pfizer pour que la Bourse bondisse hier lundi 9 novembre de près de 7, 5 % en une seule journée, regagnant une partie des gains perdus depuis le début de la pandémie.
Ce qui a mis le feu aux actions : le fait que la société américaine Pfizer très en pointe dans la mise au point d’un vaccin annonçait qu’elle avait développé un vaccin efficace jusqu’à 90 % (60 % dans le meilleur des cas pour la grippe…), ce qui est énorme et constitue une surprise du fait de son mode d’élaboration, totalement nouveau.
Certes, on savait déjà que parmi les 160 sociétés ou labos publics qui dans le monde s’étaient lancés dans l’élaboration d’un vaccin que Pfizer, faisait la course en tête.
Pfizer a même prévu que dans la deuxième quinzaine du mois de novembre, c’est-à-dire très rapidement, elle demandera aux instances de Santé américaine, une autorisation expresse de mise sur le marché (EUA) de son vaccin anti-Covid aux Etats-Unis. Puis de faire ensuite de même en Europe.
Certes, il faut rester très prudent, la communication faisant actuellement partie intégrante de la stratégie des entreprises pharmaceutiques, mais on imagine mal une société comme Pfizer se lancer dans une telle affirmation à la hâte. D’autant que les autorités de santé américaines sont déjà dans la boucle et détentrices de la majeure partie des résultats acquis lors des trois phases d’élaboration de ce vaccin anti-Covid.
Il faut aussi avoir conscience que la suite de la lutte contre la pandémie qui va obligatoirement passer par un vaccin, va aussi se jouer sur la crédibilité de son détenteur.
Pourquoi Pfizer fait-il la course en tête et pourrait donc bien être le premier groupe pharmaceutique à mettre un vaccin anti-Covid sur le marché ?
Parce que cette société privée a développé son vaccin de manière totalement innovante, non pas à partir d’un virus désactivé, mais d’ARN messager.
Ce vaccin à “ARN messager” n’injecte pas dans le corps une version inoffensive du pathogène pour stimuler naturellement notre système immunitaire. Il envoie directement des moyens de défense sous la forme donc de cet ARM messager dans les cellules.
Or, cette technologie à base d’ARN messager présente l’avantage de pouvoir être développée rapidement : d’où le fait que Pfizer soit le premier à franchir la ligne d’arrivée.
« Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d’un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le Covid-19 », a ainsi déclaré le Pdg de Pfizer, Albert Bourla.
« Le premier ensemble de résultats de notre essai de vaccin Covid-19 de phase 3 fournit la preuve initiale de la capacité de notre vaccin à prévenir le Covid-19 », a-t-il lancé.
Pfizer a annoncé dans la foulée qu’il était capable de fournir jusqu’à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu’à 1,3 milliard de doses en 2021. Pfizer comme a d’ailleurs tellement confiance dans sa technologie et sa capacité à obtenir ses autorisations de mise sur le marché rapidement qu’il a commencé à produire ses vaccins, d’ailleurs peu onéreux à fabriquer.
Reste qu’il va sans doute s’attendre assez rapidement à des polémiques sur ces vaccins d’un type totalement nouveau, comme c’est le cas pour toute innovation transgressive. En tout cas c’est un sacré espoir de sortie de crise qui vient de surgir. A quelle échéance ? Là est toute la question. A suivre…