Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus concernant la région Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre des hospitalisations et des patients en réanimation remonte en flèche. Le risque de saturation des services de réanimation est réel à court terme. C’est la raison pour laquelle, l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes demande aux établissements de santé publics et privés de l’Isère et du Rhône de procéder à des déprogrammations importantes pour les 15 prochains jours pour lutter contre les cas grave de Covid-19 qui grimpent fortement ces derniers jours.
Tous les établissements publics et privés de l’Isère et du Rhône sont concernés : l’intensification de la circulation du Covid-19 dans la région, et particulièrement dans les métropoles de Grenoble et de Lyon, impacte fortement l’offre de soins dans les services d’hospitalisation conventionnelle et dans ceux de réanimation et de soins intensifs.
Le risque de saturation de ces services est désormais réel à court terme.
Au 17 octobre, 1 798 personnes sont hospitalisées dans la région pour Covid-19 :
- Rhône : 614 (+ 25)
- Isère : 253 (+ 6)
Dans les services de réanimation et de soins intensifs, 275 personnes sont soignées :
- 117 dans le Rhône (+ 1)
- 41 en Isère (+ 3)
Actuellement, 671 lits de réanimation sont ouverts dans la région (contre 559 habituellement), avec une possibilité d’installer jusqu’à 1 300 lits, mais cela supposerait une déprogrammation complète des activités au profit du coronavirus Covid-19, « ce qui n’est pas envisagé aujourd’hui, ni souhaitable » précise l’ARS.
90 % des lits de réanimation sont occupés !
37 % des lits actuellement disponibles sur l’ensemble de la région sont occupés par des patients atteints de Covid-19 et 50 % par des patients atteints d’une autre pathologie. Ainsi, près de 90 % des lits de réanimation toutes pathologies confondues sont occupés.
L’Agence-Régionale de Santé précise: « Pour prévenir et anticiper une saturation des lits par une augmentation à venir des cas graves attendus de Covid-19, il convient désormais d’augmenter rapidement les capacités d’accueil tant en hospitalisation conventionnelle qu’en réanimation et ainsi de déprogrammer plus largement les activités opératoires et interventionnelles des hôpitaux des territoires concernés. »
« Ce n’est pas la bonne solution »
Pour le syndicat Force Ouvrière de l’hôpital Edouard Herriot, « on n’est pas d’accord, car ce n’est pas la bonne solution. On est pour régler les problèmes d’effectifs. Déprogrammer les opérations non urgentes a énormément d’impact pour les patients. On fait peur à tout le monde, et les gens ne viendront même plus à l’hôpital. Avec plus de lits en réanimation, aujourd’hui on aurait une capacité suffisante pour soigner tout le monde. »
Selon le syndicat plus de 4 000 lits auraient été fermés dans toute la France en 2018, et plus de 3 000 l’an passé. « Rien n’a été fait » depuis le déconfinement regrette le syndicat. « Avec un lit de réanimation, il faut le matériel et le personnel adéquat. Il faut former les gens, et aussi donner envie aux étudiants de venir travailler à l’hôpital. Ce n’est pas sérieux, le gouvernement va trop loin comme ça. »