On s’en doutait pendant le confinement, la pollution de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes s’est grandement améliorée avec le quasi-arrêt de la circulation.
Pendant les deux mois de confinement, la pollution au dioxyde d’azote a chuté de 60 %. En revanche, ce n’est pas le cas pour les particules fines (+ 11 % de PM10).
Explication : les citoyens confinés ont utilisé leur chauffage, particulièrement lors de la mi-mars, lorsque les températures, ont baissé ont expliqué les responsable de l’Observatoire de la pollution de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes (Atmo).
Atmo Auvergne-Rhône-Alpes a en effet publié hier son bilan de la qualité de l’air dans la région pour 2019.
Au premier abord, la situation, question pollution de l’air, a été plutôt positive dans la région : elle s’est ainsi améliorée pour la troisième année consécutive.
Cependant, cette qualité de l’air est toujours considérée comme « fragile et certains habitants sont encore trop exposés », selon Atmo.
Inquiétude sur l’ozone
Le plus gros point noir : l’ozone.
« Nous sommes assez inquiets sur l’évolution de l’ozone. Notamment avec le réchauffement climatique. Cela nous montre la nécessité de travailler sur tous les polluants » a expliqué la directrice d’Atmo, Marie-Blanche Personnaz.
Alors que 2,66 millions d’Auvergnats et de Rhônalpins avaient été exposés en 2018 à l’ozone au-delà du seuil réglementaire, ils ont été 4,34 millions en 2019. Soit la moitié de la population de la région !
En ce qui concerne l’ozone, la progression de sa pollution est exponentielle, notamment à cause du changement climatique et des étés toujours plus chauds.
Les concentrations sont particulièrement fortes sur les reliefs et en périphérie des agglomérations. « Le sujet ozone et pollens est important, puisque le premier rend plus sensible au second », précise Atmo.
L’ozone est par ailleurs un sujet complexe à traiter puisqu’il se forme par l’action des rayons ultra-violets sur les émissions des industries, automobiles ou les composés organiques volatils.
Les départements les plus touchés sont l’Isère (1,2 million d’habitants), la Haute-Savoie (720 800) puis le Rhône (584 200).
En 2019, sur les 47 jours de vigilance, pas moins de 16 jours ont été liés à l’ozone.
Quelles sont les conséquences de la pollution à l’ozone ? Elle entraîne des risques pour notre santé : irritations oculaires, gêne respiratoire et cardiovasculaire. Les personnes asthmatiques sont les plus concernées par ces pics de pollution. Et, c’est l’une des causes de l’augmentation des hospitalisations pendant les périodes de canicule…
Cette pollution à l’ozone inquiète en tout cas, à telle enseigne que « le préfet de région a demandé une étude complémentaire » sur l’évolution de cette pollution.”
Pour le reste, du mieux…
Hormis l’ozone, il y a tout-de-même de bonnes nouvelles sur le front de la pollution de l’air…
Globalement, elle s’améliore.
Les particules fines (PM 2,5 et PM10), majoritairement générées par le chauffage, sont moins présentes.
Pour les PM 2,5, cela fait trois années consécutives qu’il y a un respect des valeurs européennes, la Région ayant été épinglée par Bruxelles à plusieurs reprises sur ce sujet.
Concernant le dioxyde d’azote, dont l’origine provient aux deux tiers du trafic routier, la tendance est également à la baisse au niveau régional.
Enfin, pour la directrice d’Atmo, l’arrivée de la Zone à Faibles Émissions (ZFE) dans la Métropole lyonnaise doit permettre d’améliorer ces statistiques, du moins sur ce territoire, particulièrement touché par la pollution.
« On attend beaucoup de la ZFE. Le renouvellement du parc ne sera pas suffisant », a-t-elle indiqué.
L’amélioration de la qualité de l’air est une lutte permanente. Et elle est d’autant plus m qu’elle concerne directement notre santé…
Illustration : la carte de la pollution à l’ozone en 2018 dans la région, en fonction du nombre de jours de présence de ce polluant sur les zones concernées, une pollution qui s’est encore accentuée en 2019.