Vingt ans de règne politique de Gérard Collomb viennent de s’effacer en une soirée, à l’occasion du 2ème tour des élections municipales et métropolitaines.
Pour la Ville de Lyon, c’était une quasi-certitude après son score du premier tour : inconnu de tous il y a quatre mois, Grégory Doucet, ex-responsable humanitaire chez Handicap International, à Lyon depuis 2009, candidat Vert, présenté par EELV, il l’emporte largement avec 52,4 % des suffrages et sera donc le prochain maire de Lyon.
Illustration de la déconfiture de Gérard Collomb , le maire sortant : la liste qu’il défendait est arrivée troisième dans son fief du 9ème arrondissement. En tête : une candidate écologiste.
La grosse surprise provient de la Métropole où l’on s’attendait à une élection très serrée qui ne se serait réglée qu’au 3ème tour avec des alliances lors du conseil métropolitain prévu le 2 juillet et visant l’élection de l’exécutif métropolitain, son président et ses vice-présidents.
Or, Bruno Bernard, le candidat Vert d’EELV, un ex-chef d’entreprise dans le secteur du traitement de l’amiante, a emporté ce scrutin avec la coalition qu’il menait sans avoir besoin d’apports supplémentaires et a assuré dès dimanche soir être le futur président de la Métropole. Alors que les résultats définitifs étaient prévus pour tomber fort tard dans la nuit, il assurait être en passe de remporter huit à neuf circonscriptions sur quatorze, et qu’il aura donc la majorité absolue à la métropole.
Résultat confirmé quelques heures plus tard : les Verts emportent bien la Métropole lyonnaise.
Or, c’est là, à la Métropole, avec un budget de plus de 3 milliards d’euros que se tient le véritable pouvoir social et économique.
Un véritable séisme politique dans la mesure où toute l’histoire de Lyon et de l’agglomération lyonnaise récente et moins récente a toujours vu l’arrivée, d’Edouard Herriot, à Raymond Barre ou Michel Noir, en passant par Gérard Collomb, de maires modérés classés au centre droit ou gauche.
Or, c’est un vrai virage à gauche qui va s’opérer, les Verts étant accompagnés dans cette élection du PS, du PCF et de LFI. Ce que Gérard Collomb avait appelé “le péril Vert”. Son appel à faire barrage n’a eu aucun effet et son accord, très critiqué, avec François-Noël Buffet (LR) se révèle un échec. Gérard Collomb ne pèsera plus en aucune manière sur le destin de Lyon.
Sur tous les plans, économiques, sociaux, sociétaux, la Ville et la Métropole vont devoir changer de logiciels.
Photo : Bruno Bernard, très probable futur président de la Métropole de Lyon