La nouvelle affaire de pédophilie qui secoue l’Eglise ne cesse de faire des vagues. Il s’agit de celle concernant le prêtre Louis Ribes décédé en 1994, très connu à l’époque car également artiste peintre. Il a officié dans trois diocèses et notamment sur la Ville de Vienne, partie prenante du diocèse Grenoble Vienne, mais aussi sur celui de Lyon.
C’est la raison pour laquelle, l’archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay s’exprime sur cette affaire lors d’une conférence de presse à Lyon.
Selon le prélat lyonnais, Louis Ribes aurait à son actif une vingtaine de victimes : six ou sept se sont fait connaître directement auprès du diocèse, en plus de la douzaine d’autres qui ont témoigné lors d’une réunion à Grammond dans la Loire, le village d’origine du prêtre.
« Comme vous pouvez l’imaginer, tout cela suscite une grande émotion et fait ressurgir chez de nombreuses personnes victimes des blessures parfois enfouies depuis des dizaines d’années mais toujours extrêmement douloureuses », regrette douloureusement Mgr de Germay.
Il ajoute : « Je suis personnellement atterré par la perversité de ce prêtre qui a abusé de l’innocence de tant d’enfants, et profondément bouleversé par la souffrance de ses victimes, une souffrance lancinante et toujours présente chez la plupart d’entre elles, même si les faits sont anciens. »
« Afin que l’Eglise soit un lieu sûr pour tous »
Pour lui, cependant, « Ce que l’on peut noter, en positif, au cœur de ce drame, c’est que de plus en plus de personnes arrivent à parler. C’est ce qu’avait souhaité la Commission Sauvé en lançant son enquête il y a quelques années – à l’initiative, vous vous en souvenez, des évêques de France. C’est aussi ce qu’a favorisé la publication du rapport de la Ciase – de fait nous avons constaté une augmentation depuis début octobre du nombre de personnes désirant témoigner. »
Aucun doute malheureusement, « L’appel à témoins lancé a porté du fruit puisque nous avons reçu depuis plusieurs témoignages. Tout cela nous laisse penser que les victimes du Père Louis Ribes sont, malheureusement, certainement très nombreuses. »
L’archevêque de Lyon assume : « Je souhaite donc donner la priorité aux personnes victimes et faire en sorte que l’Eglise ne se dérobe pas à ses responsabilités. Même lorsqu’il s’agit de cas anciens, dont on peut se dire personnellement innocent, nous souhaitons assumer le fait que l’Eglise n’a pas su se démarquer de la culture de l’époque, qui était une culture du silence ou du déni, et où on cherchait avant tout à protéger l’institution. En tant que membres de l’Eglise, nous nous sentons concernés par ce qui s’est passé, et souhaitons porter le poids de la faute de quelques-uns. »
Enfin, pour lui, « C’est la prise en compte de la souffrance des victimes qui est prioritaire, et la vérité doit être faite pour purger ce qui doit l’être. Parallèlement nous poursuivons le travail de prévention qui a été fait, et qui doit toujours être renouvelé, afin que l’Eglise soit un lieu sûr pour tous. »
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