La mesure était demandée depuis longtemps par les commerçants et la CCI Lyon Métropole : après avoir louvoyé, le préfet du Rhône a fini par y accéder.
Ce dernier a pris hier mardi un arrêté interdisant toute manifestation à Lyon samedi prochain 13 avril, jour de l’acte 22 des «gilets jaunes».
« Adossés aux manifestants, des groupes violents s’en prennent aux personnes et aux forces de l’ordre, avec la volonté de dégrader les biens publics et privés. Les forces de l’ordre, sous l’autorité du préfet de région, ont maintenu un haut-niveau de sécurité sur l’ensemble de la ville de Lyon. Toutefois, nous observons une diminution régulière du nombre de manifestants et le maintien des individus les plus radicaux. Ces derniers s’en prennent notamment aux commerces de centre-ville, qui voient leur activité commerciale souffrir de ce mouvement qui les empêche de travailler et qui menacent leur pérennité économique », explique le Préfet pour motiver sa décision.
Le périmètre concerné n’a pas été précisé mais il s’agira très certainement de l’hypercentre et donc la Presqu’île où les commerçants sont nombreux à s’alarmer des conséquences des manifestations du samedi sur leur activité économique.
Réunion de crise
Une réunion de crise s’est d’ailleurs déroulée hier à la CCI de Lyon, cette décision en est sans doute la conséquence : les inquiétudes et appels à l’aide des commerçants semblent avoir été entendus.
Certains connaissent en effet de 50 à 70 % de baisse de leur chiffre d’affaires, selon Emmanuel Imberton, président de la Chambre de commerce.
Dans le même temps, ces derniers mois, dans le cadre du plan d’aide de l’Etat, plusieurs mesures ont été prises pour soutenir les commerçants et artisans pénalisés par ces manifestations à répétition.
Ces derniers peuvent bénéficier d’un étalement des dettes fiscales et sociales, d’une simplification du chômage partiel et de l’octroi de crédits bancaires, rappelle la préfecture.
De son côté, pour « sauvegarder l’emploi et l’activité commerciale », la ville de Lyon a mis en place des mesures d’un montant total de 700 000 euros.
Parmi elles, les terrasses seront gratuites pour les cafetiers et restaurateurs de la presqu’île en juin, juillet et en août. Les kiosques de la place Bellecour sont également exonérés des redevances 2019.
Reste à savoir si cette mesure d’interdiction aura un réel impact sur les manifestants. Réponse, samedi prochain…