D’ici quelques jours, le 1er juillet, le décret des limitations de 90 à 80 km/h des routes à double sens, sans séparateur central, entrera en vigueur. Le préfet du Rhône, Stéphane Bouillon précise les mesures mises en place pour faire exécuter ce décret qui a tant fait parler de lui…
Pour quelle raison cette restriction a-t-elle été mise en place ?
Stéphane Bouillon– Cette mesure vise à orienter durablement la courbe de la moralité routière à la baisse, compte tenu du lien entre vitesse et accidents.
Chaque année 3 500 personnes meurent au cours d’accidents de la route en France, dont 31 % sont dus à la vitesse : 25 morts et 1 300 blessés dans le Rhône.
Sur 100 conducteurs, 2 % sont ivres ou sous stupéfiant.
Rouler moins vite par rapport au risque d’accident permet d’augmenter les distances de sécurité… mais diminue aussi les dégâts dans les accidents.
Cela peut aussi avoir des aspects positifs comme la baisse de consommation de carburant et les émissions de polluants dans l’environnement.
Quelle va être la politique de contrôle des vitesses ?
Il n’y aura pas de doctrine spécifique de contrôles des vitesses, pas plus, ni moins de contrôle, ni d’indulgence particulière.
Il n’y aura pas d’augmentation du nombre de radars, il y aura simplement un reparamètrage de ceux qui sont déjà en place. Les amendes financeront les hôpitaux, spécialisés dans l’accueil des accidentés de la route.
Dans la pratique, comment cela va-t-il se passer ?
80 % des routes du Rhône seront concernées. Les routes à double sens, sans séparateur, représentent 6 000 km dans le Rhône : une quinzaine de panneaux vont être mis en place et leur pose sera remboursée par la collectivité.
Cette réforme a été précédée d’une expérimentation, sur des routes bidirectionnelles, sans terre-plein au sein de quatre départements, ce qui a permis de mettre en évidence une baisse des accidents et de facto, des accidents grave.
Vous ne pouvez pas cependant contester que cette réforme est très impopulaire ?
En 1970 1,2 grammes d’alcool dans le sang : tout le monde a contesté cette décision. Idem pour le port de la ceinture de sécurité… Rappelons-nous qu’il y avait 14 000 morts par an sur les routes dans les années 1970/75….
En fait, on recense tout au long de l’histoire de l’automobile, plein de mesures impopulaires qui ont sauvé des vies.
Il vaut mieux perdre deux à trois minutes sur un rendez-vous… que plusieurs années d’avance sur l’arrivée au cimetière…
Elvia Giannitelli