Vous avez retrouvé en ce vendredi matin des éditions du Progrès qui n’avaient pas leur physionomie habituelle.
Une bonne raison à cela, une bonne partie de la rédaction du quotidien était en grève.
Ce qui ne s’était jamais vu depuis le flamboyant Pdg du Progrès qu’était Jean-Charles Lignel dans les années…80 et tous les soubresauts que le quotidien régional avait alors connu.
Le mot d’ordre de grève a été lancé par le syndicat majoritaire dans le journal, le SNJ.
En effet, estimait-il, “ voilà plus de deux ans que les élus du SNJ au CSE alertent de mois en mois la direction sur l’état des rédactions, au bord de la rupture ».
Parmi les raisons mises en avant : le plan Digital First lancé en 2018 qui devait notamment permettre au quotidien de se recentrer sur les sites internets plutôt que sur le papier, dont les ventes ont irrémédiablement baissé, au rythme de 4 à 5 % l’an.
Le SNJ évoque une « multiplication des tâches et une charge de travail inappropriée, des effectifs qui continuent à baisser, une organisation du travail défaillante, des outils qui ne sont pas à la hauteur de la révolution numérique, une perte du sens de notre travail ».
Le syndicat fait état de « 86,5 % de grévistes parmi les journalistes CDI, hors encadrants, au sein des locales de l’Ain (91 %), Jura (90 %) et Rhône (83 %). Et, jusqu’à « 100 % de grévistes dans de nombreux services ».
«C’est historique, c’est révélateur d’un réel ras-le-bol», a estimé la déléguée syndicale SNJ, Sandrine Rancy.
A savoir que l’actionnaire principal du groupe Ebra dont fait partie le Progrès est la banque coopérative, le Crédit Mutuel.
Photo : le siège du Progrès à Lyon-Confluence