« Presqu’île à fuir ? » Vu l’émoi qu’elle a suscité, la ZFE est désormais devenue bien ancrée et même pour certains un peu trop dans les têtes des automobiliste ; mais sans attendre il va falloir s’habituer à un nouveau sigle concernant les difficultés de la circulation automobile à lyon : ZTL, la Zone à Trafic Limité qui, elle, ne concernera que la Presqu’île lyonnaise, mais presque toute la Presqu’île avec quinze rues piétonnisées en sus…
Une ZTL (Zone à Trafic Limité) qu’est-ce que c’est ?
« Son objectif est d’empêcher le trafic transit pour offrir plus d’espaces aux piétons et aux vélos pour profiter pleinement du centre-ville de Lyon », explique la Métropole de Lyon.
Comme son intitulé l’indique, le trafic est… très limité.
La circulation des véhicules motorisés n’est possible pour les riverains ayants-droits (professionnels), pas pour les visiteurs…
« Le principe est de permettre les accès à certains véhicules – ceux des riverains, des livraisons de commerces, des artisans, des transports en commun et à d’autres usages spécifiques : récupérer une marchandise, aller à un rendez-vous médical … », précise la Métropole.
Comment ça va marcher ?
La Zone à Trafic Limité de la Presqu’île lyonnaise « a été définie de manière à proposer à chacune et chacun une solution adaptée, simple et lisible, de sorte à ce que si vous avez quelque chose à faire en voiture en Presqu’île, il vous soit permis de rentrer dans la zone de manière aisée », explique avec précaution la Métropole.
Une quinzaine de rues piétonnisées
Le périmètre de la zone à trafic limité inclut des aires piétonnes existantes et supplémentaires, avec des règles spécifiques pour les livraisons, la circulation et le stationnement.
Le projet Presqu’île à vivre comprend le doublement des espaces piétons avec l’augmentation de la trame piétonne de +4 km avec une quinzaine de rues qui seront piétonnisées, de manière progressive.
Il faudra marcher, mais l’on pourra se garer : le périmètre de la ZTL garantit l’accès des automobilistes aux 18 parkings de la Presqu’île et des alentours, « comptabilisant près de 10 000 places », précise la Métropole.
Il s’étend du bas des pentes de la Croix-Rousse jusqu’au nord de Bellecour. Les quais du Rhône et de Saône sont situés en dehors du périmètre et peuvent donc être empruntés par tous les véhicules.
À l’intérieur du périmètre, le stationnement est maintenu et est toujours autorisé sur les emplacements matérialisés : rue Childebert, du rue Président Edouard-Herriot, rue de Brest…
Toutes ces rues voient leur configuration conservée.
Enfin, les entrées de la zone à trafic limité seront matérialisées par des panneaux de signalisation routière, complétés par des affichages et des supports d’information (ci-dessus).
« La ZTL risque de produire l’inverse de l’effet recherché… »
On l’imagine aisément, l’arrivée prochaine de cette ZTL provoque de nombreuses réactions politiques.
Ainsi pour Allan Bouamrane (Renaissance, opposition à l’exécutif écologiste) , « entre lourdeur administrative, fragilisation des petits commerçants et affaiblissement des transports en commun, cette ZTL risque de produire l’inverse de l’effet recherché. »
Et d’ajouter : « la ZTL ajoute une nouvelle couche de contraintes aux commerçants et artisans du centre-ville. Leur demander de collecter les plaques d’immatriculation de leurs clients ou de gérer un système d’identification, c’est leur imposer une charge administrative que seules les grandes enseignes peuvent absorber. »
Et d’assurer : « après les crises des Gilets jaunes, du Covid et de l’inflation, c’est un nouveau coup dur pour ces indépendants qui font vivre nos rues commerçantes. Plutôt que de les accompagner, on les met en difficulté, au risque de voir leur clientèle se tourner vers la périphérie, là où stationner reste plus simple. »
Et de conclure : « La Presqu’île à vivre ne doit pas se transformer en Presqu’île à fuir ! «