« Laurent Wauquiez laisse une région plus fracturée que jamais ». C’est ce qu’a dénoncé mercredi 4 septembre l’opposition de gauche au Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes par la bouche de Nadjat Vallaud-Belkacem, avant l’élection djudi 5 septembre du nouveau président de la Région.
« Laurent Wauquiez, en abandonnant la présidence de la Région Auvergne-Rhône- Alpes pour satisfaire ses ambitions nationales, laisse derrière lui une région marquée par de profondes inégalités et des fractures sociales. Désormais député de la première circonscription de la Haute-Loire, grâce aux voix de la gauche, il opère une nette rupture avec ses engagements régionaux, qu’il avait pourtant promis de servir pleinement », explique Nadjat Vallaud-Belkacem..
Et l’opposition d’égrener les griefs à l’encontre de celui qui quitte la présidence de la région :
« Durant ces huit années, Laurent Wauquiez a mis en œuvre une politique opaque et clientéliste, favorisant ses amis politiques au détriment des autres. Il laisse 4,8 milliards d’euros de subventions non versées aux établissements, collectivités, et associations de notre région. Cette somme, équivalente à une année de budget régional, est attendue avec impatience par les habitants et élus locaux, aujourd’hui dans l’impossibilité de finaliser leurs projets de service public. »
« Un président hors sol »
Qui plus est, pour l’opposition, « de plus, Laurent Wauquiez quitte son poste en laissant derrière lui plusieurs affaires judiciaires en cours. Durant sa présidence, il n’a pas hésité à utiliser l’argent de la Région à des fins personnelles, ce qui a gravement entaché la réputation de notre institution et créé une déconnexion profonde avec les Auvergnats et Rhônalpins confrontés aux difficultés du quotidien. Les nouvelles révélations de cet été n’ont fait qu’aggraver ce sentiment d’un président de Région hors sol. »
Et de regretter : « en somme, Laurent Wauquiez laisse en héritage une gestion marquée par le manque de transparence, une gouvernance sans partage, une absence de dialogue avec les acteurs politiques et la société civile, ainsi qu’une région fracturée qui doit désormais se reconstruire sans lui. »
Najat Vallaud-Belkacem, la présidente du groupe SED, l’assure : « La pratique du pouvoir par Laurent Wauquiez a laissé notre région plus fracturée que jamais. C’est au groupe socialiste, que je préside, de proposer des solutions concrètes pour réparer les fractures de nos territoires. »
Pour Johann Cesa, vice-président du groupe SED, il faut tourner la page de l’ère Wauquiez : « Laurent Wauquiez n’a cessé d’être le carburant de toutes les oppositions qui traversent notre territoire. Alors que la Région est censée être une institution fédératrice, elle n’a fait que jeter du sel sur les plaies existantes. Le groupe SED continuera de se mobiliser pour des priorités essentielles comme le pouvoir d’achat, la rénovation des lycées et l’amélioration du réseau ferroviaire régional, afin de favoriser le lien entre les territoires et les habitants. »
« Corriger les erreurs en matière ferroviaire »
Anna Aubois, porte-parole du groupe SED, voit également le départ de Laurent Wauquiez comme une « opportunité de corriger les erreurs passées, notamment en matière de ferroviaire. Toutes les études le démontrent : plus les territoires sont éloignés du réseau ferroviaire, plus les électeurs qui y résident votent Rassemblement National. En fermant des lignes, comme celle entre Clermont-Ferrand et Saint-Etienne, Laurent Wauquiez a non seulement aggravé l’isolement de certains territoires mais a servi de carburant à l’extrême droite. »
Enfin, pour Stéphane Gemmani, porte-parole, l’heure est à la réparation des erreurs de l’ex- président : « Laurent Wauquiez a distribué des subventions de manière clientéliste, en favorisant les collectivités et projets alignés avec sa ligne politique, au détriment des acteurs ayant des besoins réels mais qui n’étaient pas politiquement en accord avec sa vision. »