En expliquant que « le temps n’est plus à la concertation, mais à la considération et surtout à l’action », les présidents de la Fédération BTP Rhône et Auvergne-Rhône-Alpes, respectivement, Norbert Fontanel et, Samuel Minot, font savoir qu’il ne se rendront pas à la réunion aà laquelle les avait convié à Lyon, en cette journée du jeudi 22 février, à Lyon, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique.
Conviés ce 22 février, par le Ministre Christophe Béchu, à une réunion portant sur la transition écologique dans le Rhône, les présidents Norbert Fontanel (BTP Rhône et Métropole) et Samuel Minot (FFB Auvergne-Rhône-Alpes) déclinent cette invitation.
Ils en expliquent les raisons dans une lettre ouverte adressée au Ministre : le fait qu’un milliard d’euros destinés à ma Prime’Rénov ait été « sucré » sur l’autel de la rigueur budgétaire. Les professionnels craignent également la disparition de 15 000 emplois en Auvergne-Rhône-Alpes dans le BTP.
Les deux présidents écrivent ainsi : « Par un mail du 20 février dernier, vous avez bien voulu nous inviter, ce jeudi 22 février, dans les salons de la Préfecture, à « débattre de (nos) attentes, (nos) projets ou (nos) difficultés en matière de transition écologique et de cohésion des territoires » dans le cadre d’une réunion intitulée « Réussir ensemble la transition écologique dans le Rhône » en présence des Ministres des Collectivités Territoriales et de la ruralité, du Logement, de la Ville et de la citoyenneté, de la Mer et de la biodiversité. »
Concernant le Bâtiment, nous avons pris la décision de décliner votre invitation…
Et d’expliquer : « pour notre filière, l’heure n’est plus à la concertation mais à l’action. Depuis des mois, nous vous alertons sur l’ampleur de la crise et ses conséquences. Depuis la Commission Rebsamen jusqu’au Conseil National de la Refondation du Logement, nous vous soumettons toute une série de propositions pour construire une politique ambitieuse du logement, sans succès. »
Pour ces responsables, « les mesures annoncées d’allégement du DPE et de simplification du dispositif MaPrimeRenov’, bien qu’indispensables, ne pourront pas alimenter sérieusement le choc d’offres espéré et soutenir le marché de la rénovation qui s’essouffle. En Auvergne-Rhône-Alpes, les dossiers MaPrimeRenov’ engagés à la fin du troisième trimestre 2023 ont baissé de 20 % sur un an.. »
Et de lancer : « le temps n’est plus à la concertation mais à l’action, Monsieur le Ministre. »
Pour eux, il y a péril en la demeure : « Madame Fabienne Buccio, Préfète de Région, Préfète du Rhône, qui n’hésite pas à reprendre courageusement la main sur la délivrance des permis de construire lorsque cela se révèle nécessaire, nous a reçus le 6 février dernier. Nous avons pu réitérer nos propositions et l’alerter sur les 15 000 emplois menacés dans notre région, dont 5 000 dans le seul département du Rhône, si rien n’est fait. Nous avons pu rappeler l’opposition contreproductive qui perdure, sans aucune raison, ni logique et contre tout bon sens, entre rénovation et construction neuve. »
Et de poser la question : « Pourquoi continuer de stigmatiser la construction neuve ? »
« Avec la RE 2020, la France est le premier pays à avoir introduit une réglementation qui, aux normes de performance thermique, a rajouté un critère sur l’empreinte carbone. C’est sans doute l’une des réglementations les plus exigeantes conçues expressément pour maîtriser l’impact des constructions neuves sur le climat ! »
Et de conclure : « Pour réussir la transition écologique dans le bâtiment, nos propositions sont sur la table : retour d’un PTZ élargi, création d’un statut pérenne pour les bailleurs privés, simplification drastique et maintien du budget de MaPrimeRenov’ en soutien à la demande, rendre la REP opérationnelle pour les entreprises en déployant un vrai maillage territorial … »
Bref, quelque part, on retrouve là les même revendications que les agriculteurs en colère, mais sous un autre mode, plus feutré…
Photo : Norbert Fontanel, président du BTP Rhône et Métropole.