Bizarre, étonnant pour un pays développé comme la France, mais dans notre pays, l’accès à la médecine est devenu de plus en plus compliqué, notamment dans les zones rurales. Au fur et à mesures que des médecins prennent leur retraite sans être remplacés, se forment des déserts médicaux dont l’Isère n’est pas exempte, loin s’en faut. Pour lutter contre ceux-ci, le Département a lancé en 2017 le dispositif “Isère médecins” : premier bilan.
Même si la riposte est lente, les déserts médicaux reculent peu à peu dans le Nord-Isère.
Déjà, dans le Nord-Isère, aux Côtes d’Arey, à Bougé-Chambalud, Diémoz, Charvieu-Chavagnieu,Vernioz, Saint-Alban du Rhône ou à Roussillon ; mais aussi à l’Isle d’Abeau, de nouveaux médecins ont pu s’installer à l’instigation du Département de l’Isère.
Tout un dispositif baptisé “Isère médecins” a en effet été mis en place pour rendre le territoire attractif pour les jeunes médecins et les inciter à s’installer dans des zones prioritaires définies par la collectivité.
Le Département a ainsi déjà versé une Bourse à 80 étudiants en médecine, à condition qu’il s’installent dans le département, une fois leurs études terminées. S’y ajoute une aide pouvant monter jusqu’à 10 000 euros pour faciliter leur installation par l’achat de matériel. Cette dernière aide a concerné 52 médecins.
Plus précisément, cette Bourse qui s’établit à 56 000 euros est proposée aux étudiants en médecine à condition que qu’ils s’engagent “à exercer pendant au moins 570 jours dans une commune iséroise en désert médical”.
Au département, on estime qu’un “désert médical” débute lorsque l’on compte moins de 7 médecins pour 100 000 habitants.
421 « déserts médicaux » en Isère !
Or, sur les 521 communes iséroises, l’on compte très précisément 421 déserts médicaux, selon le Département !
Pire encore : d’après les calculs effectués par le Département, en anticipant les futurs départs à la retraites de médecins généraliste et spécialistes (plus de la moitié à plus de 55 ans), la quasi-totalité du territoire devrait être prochainement en déficit de généralistes, à l’exception des plus importantes communes de l’Isère, à l’instar de celles des agglomérations viennoises et berjalliennes.
Sur ces 80 étudiants en médecine depuis la mise en œuvre de ce dispositif, 52 sont déjà installés, notamment au sein des communes citées plus haut.
Parmi ces 80 médecins boursiers, 18 ont terminé leurs études et se sont installés, 31 sont internes et réalisent déjà des remplacements dans le département et 31 poursuivent encore leurs études sans effectuer de remplacements.
40 d’entre eux sont issus de la Faculté de Grenoble, 21 de celle de Lyon et 19 d’autres facultés de médecine.
Un total de 132 médecins bénéficie donc à ce jour de ce dispositif qui est destiné à être pérennisé.
Vu ces chiffres et sachant qu’il reste donc encore beaucoup à faire, Jean-Pierre Barbier, le président du Département estime que “l’on ne peut pas dire que l’on a résolu le problème, car il existe encore de nombreux territoires en tensions.” Mais de souligner “qu’il y a aussi de beaux succès, comme à La Côte-Saint-André où une maison médicale avec dix médecins s’est créée”.
En effet, grâce aussi à ce dispositif, 24 Maisons de santé, pôle de santé ou Centres de santé ont bénéficié d’un financement pour leur création ou leur extension.
Reste que la lutte contre les déserts médicaux sera de longue haleine…