Ce sera dès jeudi prochain, 30 avril, l’un des éléments les plus scrutés de la conférence de presse quotidienne de Jérôme Salomon, le n°2 du ministère, sur le coronavirus.
A partir de cette date, le directeur général de la santé présentera chaque jour une carte de la France colorée par départements, censée indiquer les territoires dans lesquels le déconfinement doit être accompagné de mesures plus strictes. Ils seront en rouge ; et les département où une plus grande liberté sera octroyée : ils seront en vert.
Quelles sont les chances de l’Isère de passer au vert ? En attendant jeudi, elles ne sont pas négligeables.
Si Auvergne-Rhône-Alpes est la troisième région la plus touchée par le Covid-19 après l’Ile-de-France et le Grand-Est, tous les départements ne sont pas touchés de la même façon.
Il y a le département du Rhône qui est très impacté par l’épidémie, puis celui de la Loire ; ceux de l’Auvergne qui le sont très peu. Et entre les deux, dans la moyenne, l’Isère qui, comme on le voit sur la carte ci-dessus des admissions en réanimation, est plutôt relativement préservée (déjà en vert) même si les patients actuellement en réanimation sont encore trop nombreux.
A quoi va servir cette carte ?
Mise à jour quotidiennement, à partir de jeudi, donc, cette carte doit permettre de visualiser les départements dans lesquels le virus continue de circuler et quels sont ceux qui, au contraire, se trouvent dans une situation plus favorable face à l’épidémie.
Celle qui sera affichée une semaine plus tard, le 7 mai, sera déterminante car elle aura des conséquences sur les mesures de déconfinement applicables en Isère.
A savoir que cette carte continuera ensuite à être mise à jour quotidiennement, permettant ainsi d’ajuster les mesures de restriction, en fonction de la couleur du département.
Quels sont les critères ?
« La direction générale de la santé et Santé publique France ont établi trois ensembles de critères permettant d’identifier les départements où le déconfinement doit prendre une forme plus stricte », a indiqué Edouard Philippe.
Premier critère pris en compte : « Le taux de cas nouveaux dans la population sur une période de sept jours. »
Si celui-ci reste élevé, le département concerné sera alors considéré comme une zone de transmission active.
Deuxième critère : la tension des « capacités hospitalières régionales en réanimation ».
Troisième critère : le degré de préparation du « système local de tests et de détection des cas contacts ». Il sera primordial si l’on veut pas risquer un 2ème confinement.
La formulation utilisée par Edouard Philippe laisse penser que pour passer en « vert », un département devra rentrer « dans les clous » de ces trois critères.
Si un seul d’entre eux n’était pas respecté, alors le département en question restera coloré en rouge.
A cette aune, le département de l’Isère recèle des chances de passer au vert.
Quelles différences entre les départements « verts » et les départements « rouges » ?
« Cette carte guidera chaque département dans la préparation du 11 mai », a indiqué Edouard Philippe.
Dans les départements en rouge, le déconfinement devra « prendre une forme plus stricte », a-t-il prévenu, sans détailler les restrictions en question.
Le Premier ministre a toutefois donné deux exemples de mesures qui pourraient être décidées en fonction de cette carte.
Si la réouverture des écoles primaires et élémentaires est fixée au 11 mai pour tout le territoire national sur la base du volontariat, celle des collèges pourrait se faire différemment.
« A compter du 18 mai, mais seulement dans les départements où la circulation du virus est très faible, nous pourrons envisager d’ouvrir les collèges, en commençant par la 6e et la 5e », a indiqué Edouard Philippe.
Dans les villes, les parcs et jardins ne pourront eux rouvrir que « dans les départements où le virus ne circule pas de façon active ».
Et on peut imaginer qu’au fil du verdissement d’un département, existeront plus de capacités d’ouvertures lors des premières semaines de déconfinement.
C’est en tout cas le souhait que l’on peut formuler pour l’Isère…
Illustration : cette carte VisActu, ci-dessus, élaborée à partir des donnée de Santé Publique France n’est pas celle qui sera dévoilée jeudi prochain, mais à l’heure actuelle celle du classement des départements en fonction du nombre d’entrées de patients en réanimation (pourcentage pour 100 000 habitants).