Le premier ministre Edouard Philippe l’a annoncé hier jeudi sur France Info : il s’est dit prêt à laisser aux présidents de conseils départementaux la capacité de déroger aux 80 km/h sur les routes secondaires.
Sitôt dit, sitôt fait : hier, dans la soirée, un amendement au projet de la loi d’orientation des mobilités (LOM) allant dans ce sens était glissé par le groupe En Marche.
Son rapporteur, le député Jean Marc Zulesi, a ainsi expliqué que le département pourra fixer des limites de vitesse supérieures sur les routes qui sont de son ressort mais pas au-delà, toutefois, des 90 km/h.
Cependant, les présidents des Départements devront aussi soumettre pour avis leur décision aux comités départementaux de la Sécurité routière : on trouve en leur sein le préfet, les associations d’usagers, des élus locaux « qui enrichiront le point de vue », souligne le même rapporteur.
Une possibilité dont compte bien se saisir Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère qui « avait prudemment gardé les panneaux 90 », a-t-il déclaré hier à notre confrère Le Dauphiné.
Le patron du Département de l’Isère qui dès le départ avait fait part de son opposition aux 80 km/h, ne cache pas en effet qu’il entend rapidement revenir à la situation antérieure.
Il déclare en effet au Dauphiné : « l’Isère repassera aux 90 km/h si la loi l’y autorise, bien sûr ». Or c’est déjà le cas depuis cette nuit, l’amendement ayant été voté.
Et de regretter que l’amendement qui va le permettre « pose problème car il est culpabilisant pour les présidents des Départements. »
Ce qui ne devrait donc pas l’empêcher, contrairement au président de Département du Rhône qui, lui, s’y oppose, de repasser l’Isère aux 90 km/h.
Jean-Pierre Barbier voit cependant dans ce changement de cap gouvernemental, à quelques jours des élections européennes, « une ficelle un peu grosse ».
A suivre…