Une hausse record de 48,3 % en Isère et de 39,6 % en Auvergne-Rhône-Alpes : on est en train de retrouver les niveaux d’avant crise. L’âge moyen des patronnes et patrons concernés est de 46,2 ans. Les TPE les plus touchées : les entrepreneurs à la tête de structures de moins de trois salariés représentent près de huit pertes d’emploi sur dix dans la région en 2022.
Ce sont des statistiques dont on ne parle pas. Qui n’apparaissent nulle part ou presque.
Et pourtant, en 2022, très précisément 4 585 chefs d’entreprise ont perdu leur activité professionnelle dans la région Auvergne-Rhône-Alpes selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et la société Altares.
Ce chiffre, en hausse de 39,6 % par rapport à 2021, représente 1 300 femmes et hommes concernés de plus sur un an.
Quelles sont les raisons de cette relance de la perte d’emploi des chefs d’entreprise ?
D’abord, après trois années marquées par les crises, les difficultés multiples (remboursement des dettes COVID-19 et PGE, hausse des taux, inflation, augmentation des prix de l’énergie, pénuries, etc.) ont accentué les fragilités des chefs d’entreprise, alors même que les assignations Urssaf n’ont pas encore repris.
L’Observatoire note à cet égard deux tendances : d’abord, l’âge moyen s’établit à 46,2 ans en Auvergne-Rhône-Alpes, ce qui, pour Antares « interpelle sur le rebond professionnel des entrepreneurs. »
Il faut également noter que les gérants de TPE résistent plus difficilement aux aléas économiques que les PME.
La situation se dégrade également pour les entrepreneurs dans l’Isère et la Loire avec respectivement 764 (+ 48,3 %) et 475 (+ 45,7 %) entrepreneurs concernés.
« Chaque jour, près de 13 chefs d’entreprise perdent leur emploi en Auvergne-Rhône-Alpes. Les chiffres de 2022 nous alertent sur une réalité que nous connaissions déjà », constate amer Anthony Streicher, président de l’association GSC.
Et d’ajouter : « les pénuries de main-d’œuvre et la majoration des coûts énergétiques compliquent les défis auxquels ils devaient faire face. Alors que les tensions sur la trésorerie se font déjà sentir, la reprise des procédures d’assignation de l’Urssaf en 2023 pourrait encore accélérer la remontée des défaillances déjà observée en 2022. »
« Ces signaux qui laissent présager un retour aux niveaux d’avant crise dès 2023, doivent nous amener à réfléchir collectivement à l’avenir que nous souhaitons proposer à ces femmes et ces hommes. Près de 2 entrepreneurs sur 3 n’ont pas anticipé une éventuelle perte d’emploi », témoigne Anthony Streicher.