On trouve autour du CEA de Grenoble, des entreprises comme l’Auvergnate Michelin, l’Iséroise ARaymond ou la Lyonnaise Ouvry qui est chargée de la fabrication. Leur objectif est de produire 1 million de masques réutilisable d’un nouveau genre par semaine courant mai, soit une production dépassant 5 millions d’ici fin juin, soit encore, l’équivalent de 500 millions de masques jetables actuels !
Décidément, la raréfaction des masques chirurgicaux ou FFP2 qui dans le cadre de cette épidémie de Covid-19 ravale la France au rang de pays en voie de développement, à la merci de fournisseurs extérieurs, notamment chinois, décuple les initiatives des industriels.
L’une des actions les plus prometteuses en matière de fabrication de masques, parmi celles nombreuses qui se sont développées ces dernières semaines, a trouvé son origine dans le CEA à Grenoble, le moteur de l’innnovation technologique de la capitale iséroise.
Le CEA est depuis le lundi 16 mars dernier, à l’initiative du système collaboratif VOCCOV, qui a travaillé à la conception et au déploiement à grande échelle d’un masque qui a la particularité d’être réutilisable.
Appelé « OCOV », il a été entièrement développé et va être produit dans la région Auvergne-Rhône-Alpes en un temps record.
Ce masque recèle le grand avantage d’être économique, durable. De surcroît, il peut être fabriqué en grande quantité.
Pour mettre en œuvre ce projet, le CEA Grenoble a mis à disposition ses infrastructures et ses moyens de recherche et d’essais.
S’appuyant sur son savoir-faire qui a permis la réalisation très rapide d’un premier prototype, les équipes de Michelin et du CEA ont été très vite mobilisées ainsi que celles d’autres partenaires industriels régionaux (*).
Cette réactivité a permis d’initier l’industrialisation du masque en moins de trois semaines.
C’est la PME lyonnaise Ouvry, spécialisée dans les équipements de protection biologique et chimique qui a été choisie pour assurer l’industrialisation et la mise sur le marché de ce masque.
Le masque que va fabriquer Ouvry assure une bonne étanchéité entre l’atmosphère ambiante et le visage du porteur (que sa peau soit sèche ou humide et lorsqu’il bouge la tête).
Selon ses concepteurs, il procure même une meilleure protection du visage que les masques de type FFP1 ou FFP2, notamment parce que la pièce faciale, souple, épouse la forme du visage et minimise le taux de fuite.
Il offre de la sorte un excellent confort dans la durée.
Il est enfin réutilisable jusqu’à 100 fois grâce à ses cinq filtres lavables et interchangeables (1). Enfin, son prix de revient est très compétitif, d’après ses concepteurs.
Une pré-série de 5 000 unités de cette première version est aujourd’hui en cours de fabrication.
L’objectif de capacité de production est de 1 million de masques par semaine courant mai, soit une production dépassant 5 millions d’ici fin juin ; soit l’équivalent de 500 millions de masques jetables actuels.
130 000 masques sont déjà aujourd’hui réservés. Michelin offrira une partie des masques commandés aux Agences Régionales de Santé.
(*) Le collectif grenoblois VOC-COV est un écosystème composé du CEA, de grandes entreprises telles que Michelin, ARaymond, Schneider, des PME comme Ouvry, APA, Sofileta mais aussi des institutions et des collectivités comme la mairie de Grenoble, la région Auvergne Rhône Alpes, l’Agence Régionale de Santé, le CHU GA, la préfecture de l’Isère, l’ordre des médecins et la Société Française de Médecine de Catastrophe.
(1) Chaque masque est livré avec 5 filtres utilisables environ 20 fois chacun.