Voici le second et dernier volet de l’interview de Thierry Kovacs, maire de Vienne sur la situation très particulière et inédite que nous vivons toutes et tous aujourd’hui. Il répond à la question du couvre-feu déjà instauré dans 12 communes d’Auvergne-Rhône-Alpes, du fonctionnement du services de la collecte des ordures ménagères, de l’eau, des pénuries de masques, etc.
Envisagez-vous, comme le maire de Valence, ainsi que onze autres maires de la région Auvergne-Rhône-Alpes, d’instaurer un couvre-feu à Vienne ?
Thierry Kovacs-Très franchement, je ne vois pas ce qu’apporterai de plus la mise en place d’un couvre-feu à Vienne.
Et ce, pour une simple raison : le fait de se retrouver dehors le soir est déjà passible d’une amende de 135 euros, car cela ne correspond à aucune des possibilités de sortie de l’Attestation de déplacement dérogatoire. De facto, la nuit, on est en infraction.
A mon avis, il s’agit plutôt d’un affichage pour les élus qui ont fait ce choix ; cela donne l’impression de faire quelque chose, mais cela n’apporte rien de plus.
Quel est le quotidien d’un maire confiné ?
Je suis tous les matins en mairie car il y a des actes à signer tous les jours. Là, la signature électronique n’existe pas et je suis donc obligé d’être physiquement présent.
L’après-midi, je reste confiné à mon domicile.
La mairie est-elle vide, en télétravail ?
Il reste des agents municipaux car il y a des services qui ne peuvent se faire que sur place, comme l’état-civil, car bien sûr, il y a toujours des naissances, des décès et un service funéraire, donc ; le directeur général et le directeur général adjoint sont également sur place, de même que les agents d’accueil, des secrétaires.
Tous les services fonctionnent donc ?
Tous les agents susceptibles de télétravailler, sont en télétravail ; mais hors de la mairie, il y a en a beaucoup de monde sur le pont : la collecte des ordures ménagère fonctionne bien, de même que le service de eaux. Les toutes premières mesures en début de confinement ont ainsi consisté à ce que tous ces services puissent être assurés, que toutes les fonctions vitales fonctionnent normalement.
Il n’y a donc pas de crainte à l’égard du ramassage des ordures ménagères ?
J’ai organisé une réunion avec les gestionnaires de la collecte des ordures ménagères pour les remercier. Tous les agents assurent : c’est un service essentiel. Il ne faudrait pas ajouter une crise à la crise avec des problèmes de collecte.
Nous avons doté tous les agents de masques.
Et quid des personnes âgées dont certaines dans les circonstances actuelles peuvent se retrouver très isolées ?
Le service des repas à domicile fonctionne normalement.
Nous avons relancé l’identification chez les plus de quatre-vingts ans mise en œuvre pour les plans canicules. Nous avons leurs coordonnées et les services les appellent régulièrement pour s’assurer que tout se passe bien.
Vous êtes président du conseil de surveillance de l’hôpital. Quelles informations avez-vous, comment ça se passe actuellement ?
J’ai chaque jour au téléphone Christian Dublé, le directeur de l’hôpital qui est en pleine réorganisation pour s’adapter à l’arrivée de patients positifs au Covid-19.
Je salue à cet égard tous les personnels soignants et administratifs pour leur forte implication dans cette crise que nous traversons. Un grand merci à eux !
Tant à l’hôpital qu’à la clinique Trenel, les capacités sont suffisantes face à la montée en puissance de l’épidémie et l’augmentation régulière des entrées de patients atteints du Covid-19.
Comment sont gérés à Vienne les problèmes de masques pour les professionnels de santé, notamment ?
A cet égard, je dois saluer les gestes d’entreprises comme Carlance à Vienne ou AV2M à Seyssuel, par exemple qui ont fait des dons de masques qui ont été redistribués dans les pharmacies à destination des professions de Santé. Les médecins et le pharmaciens ont droit à 18 masques par semaine.
Le Département de l’Isère que préside Jean-Pierre Barbier va fournir de son côté 315 000 masques sur deux mois, à destination des personnels œuvrant à domicile comme l’ADMR, par exemple.
Quant aux masques au sein de l’hôpital de Vienne, ils sont gérés par l’Etat selon une clé de répartition très précise ; c’est par exemple Lucien Hussel qui approvisionne les Ephad.