La cyber-délinquance se porte bien !
Trois chefs d’entreprise lyonnais ont été arrêtés dans le Rhône mardi 29 janvier. Ils sont soupçonnés d’avoir créé une fausse plate-forme d’assistance informatique et arnaqué en s’appuyant sur elle, près de 8 000 internautes pour un montant de… deux millions d’euros ! C’est ce que révèle une enquête menée par nos confrères de France Inter.
Deux de ces trois hommes sont millionnaires et travaillent dans le secteur des assurances.
Ils étaient surveillés depuis plusieurs mois par les enquêteurs du C3N, la cellule « cyber » du pôle judiciaire national de la gendarmerie.
Après l’ouverture d’une enquête en mars 2018 par le parquet de Paris, spécialisé dans la criminalité informatique, ces trois hommes ont été placés en garde à vue, puis déférés hier jeudi soir devant un juge d’instruction en vue d leur mise en examen.
Le parquet a demandé le placement en détention provisoire pour deux d’entre eux.
Logiciel malveillant
Les victimes de l’arnaque, principalement des personnes âgées, se faisaient harponner en naviguant sur la toile avec des messages d’alerte à répétition leur disant que leur ordinateur était infecté.
Il était alors conseillé aux utilisateurs de contacter un numéro d’assistance, un centre d’appel se présentant comme l’interface du constructeur de l’appareil.
Les alertes portaient notamment sur la présence d’un « maliciel », un logiciel malveillant qui allait endommager sérieusement leurs fichiers, voire détruire leurs disques durs, assurant que techniquement il fallait absolument en passer par une opération de maintenance à distance, moyennant, bien évidemment, 200 à 500 euros de frais.
L’escroquerie de la cyber-PME était si bien mise en scène qu’elle envoyait une facture en bon et due forme avec le détail des prestations fournies et le prix de chaque pseudo-réparation.
Au final, près de 8 000 Internautes ont été arnaqués pour avoir accepté de donner leurs coordonnées bancaires pour une fausse assistance technique ; soit donc à l’arrivée, un butin total de deux millions d’euros. Lourd !
Plus que jamais, en matière informatique le mot d’ordre doit être méfiance : ne donnez jamais vos codes bancaires…